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PARIS, 4 février (Reuters) - Le président d'Intermarché, Thierry Cotillard a promis d'autres "promotions fortes" jusqu'à ce que le projet de loi encadrant les prix dans la grande distribution soit votée, selon un article du Journal du Dimanche.

"Notre priorité est de répondre à une double attente, celle du consommateur comme celle des agriculteurs", expliqué Thierry Cotillard dont l'enseigne a suscité la polémique dans les derniers jours avec des rabais à moins 70%.

"La compétitivité sur les prix reste un impératif dans notre métier: nous allons continuer à répondre à cette préoccupation."

"Durant les prochains mois, jusquà ce que la loi soit votée, il va donc certainement y avoir encore des promotions fortes sur des produits transformés par les grandes multinationales agroalimentaires", a-t-il ajouté.

Intermarché a suscité une controverse dans les derniers jours en imposant des rabais de 70% sur des pots de pâte à tartiner Nutella qui ont provoqué des bagarres dans plusieurs de ses magasins. Il avait récidivé dans les rayons couches-culottes et café.

"Nous n'avions pas imaginé une telle effervescence. Il y a eu de réels débordements physiques dans une dizaine de magasins, et beaucoup d'incivilités ailleurs", a dit Thierry Cotillard au Journal du Dimanche.

"Mais ces excès, et l'image qu'ils nous renvoient de notre société, doivent être lus comme révélateurs d'une vraie attente des consommateurs en termes de pouvoir d'achat."

Le président d'Intermarché s'oppose à la volonté du gouvernement de vouloir limiter les rabais à 34% de la valeur finale d'un produit. Cette mesure a été annoncée mercredi dans le cadre du projet de loi destiné entre autres à garantir un meilleur prix aux producteurs.

"Nous souhaitons que l'on nous laisse la liberté de réaliser un système de péréquations des prix. Nous ne voulons pas être enfermés dans un commerce administré", a dit Thierry Cotillard à l'hebdomadaire.

Il se dit d'accord pour plafonner les promotions "sur les produits agricoles et à forte composante agricole", mais pas pour "les produits non agricoles ou fortement transformés par les multinationales agroalimentaires".

"Nous continuons à recevoir de leur part des propositions de campagnes de réduction de prix entre 30 et 50%. Les consommateurs le souhaitent", ajoute-t-il.

Il précise que "le consommateur est prêt à payer plus cher certains produits issus dune agriculture plus durable", mais que pour cela, "il va chercher des économies sur des produits transformés banalisés".

Il précise toutefois qu'il est dans l'obligation d'arrêter les promotions à 70%.

Le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire, qui avait annoncé la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) enquêtait sur ces promotions, a demandé vendredi à cette dernière de saisir la justice pour des constats d'infraction. (Caroline Pailliez)