BORDEAUX, 5 décembre (Reuters) - Jusqu'ici à l'écart de la campagne pour la présidence des Républicains, Alain Juppé est sorti de sa réserve mardi en s'affichant à Bordeaux aux côtés de Maël de Calan, à qui il a apporté son soutien "à titre personnel".

Le maire de Bordeaux a donné, dans un café proche de l'hôtel de ville, une conférence de presse commune avec le candidat "juppéiste" du scrutin de dimanche prochain.

"Je ne fais pas campagne dans le cadre de cette élection à la présidence de LR, je n'ai pas d'appel à lancer, mais à titre personnel, mon choix est fait et je lui apporterai donc mon suffrage", a déclaré l'ancien Premier ministre.

Alain Juppé a dit tout le bien qu'il pensait du conseiller départemental du Finistère, "homme de droite, une droite humaniste" qui lui avait apporté un "soutien sans faille" lors de la primaire de la droite et du centre pour l'élection présidentielle.

Protégé d'Alain Juppé, Maël de Calan, 37 ans, n'a pas ménagé Laurent Wauquiez durant cette campagne, qualifiant de "clivant" le discours du favori de l'élection à laquelle l'ancienne porte-parole de François Fillon, Florence Portelli, est également candidate.

Ce scrutin "doit permettre de dire à tous les adhérents, dont beaucoup hésitent à voter dimanche prochain et se demandent si les Républicains sont encore leur parti, que les Républicains seront ce que nous en ferons", a déclaré le candidat, qui devait donner une réunion publique dans la soirée dans la proche banlieue bordelaise.

Maël de Calan semblait toutefois avoir déjà intégré l'idée d'une victoire du président de la région Auvergne-Rhône-Alpes.

Alain Juppé avait fixé au mois d'août deux lignes rouges aux Républicains et à Laurent Wauquiez pour ne pas quitter le mouvement, à commencer par l'incompatibilité avec les idées du Front national. Il avait aussi demandé que la ligne dominante après l'élection ne soit pas celle de "la partie la plus conservatrice et même la plus rétrograde".

Alors que Laurent Wauquiez rejette toute idée d'alliance avec le parti de Marine Le Pen, le maire de Bordeaux a jugé mardi "qu'il ne suffisait pas de dire qu'on ne ferait pas d'alliance avec le Front national, encore faut-il combattre vigoureusement ses idées. Et Maël de Calan le fait". (Claude Canellas, édité par Elizabeth Pineau)