New York (awp/afp) - La Bourse de New York a terminé en ordre dispersé, lundi, sous l'influence d'investisseurs qui rebattent les cartes, prennent des bénéfices sur les valeurs de l'intelligence artificielle (IA) et cherchent les bonnes affaires.

Le Dow Jones s'est apprécié de 0,67%, l'indice Nasdaq a cédé 1,09% et l'indice élargi S&P 500 a abandonné 0,31%.

"Certains des titres de la vogue IA (intelligence artificielle) se replient, mais ce qui est encourageant, c'est que le marché dans son ensemble tient bon", a commenté Patrick O'Hare, de Briefing.com.

Locomotive de l'IA générative avec ses puces adaptées aux exigences de cette nouvelle technologie, Nvidia (-6,68%) est le symbole de la vague de prises de bénéfices qui traverse le secteur.

Le groupe de Santa Clara (Californie) a chuté de quasiment 13% en trois séances et fondu de près de 400 milliards de dollars de capitalisation boursière depuis son pic historique, il y a moins d'une semaine.

Certains de ses concurrents ont aussi été pris pour cible, en particulier Qualcomm (-5,50%) et Broadcom (-3,70%), ou encore Intel (-1,67%).

Mais dans le même temps, le Dow Jones et surtout les indices élargis, comme le S&P 500 à pondération équivalente (chaque titre pèse le même poids dans l'indice) et le Russell 2000, ont tous terminé dans le vert.

Les valeurs financières, telles Goldman Sachs (+2,65%) et JPMorgan Chase (+1,31%), ont été recherchées, de même que les pétrolières comme Chevron (+2,60%) ou ExxonMobil (+2,97%), malmenées ces derniers mois.

Le secteur de la santé a aussi été à l'honneur, emmené par l'assureur santé UnitedHealth (+1,53%), de loin la première pondération du Dow Jones (8%), ou les laboratoires Merck (+1,71%) et AbbVie (+1,38%).

"Une partie de cette activité est liée à l'approche de la fin du mois, mais il y a aussi une rotation naturelle compte tenu des performances des valeurs de l'IA et du secteur technologique en général", a expliqué Patrick O'Hare. "C'est une consolidation normale."

Cette phase de redistribution est aussi accentuée par la perspective de l'actualisation, vendredi, des indices Russell 1000, 2000 et 3000, qui vont voir des dizaines de sociétés sortir ou entrer dans leur composition. Le référencement dans ces indices profite aux sociétés concernées et celles qui en sont écartées peuvent être pénalisées vis-à-vis des investisseurs.

Ce mouvement de réaffectation joue aussi pour les obligations, à mesure que s'accumulent les signaux d'une accalmie sur le front de l'inflation.

Le rendement des emprunts d'Etat américains à 10 ans se détendait légèrement, à 4,24% contre 4,25% vendredi en clôture.

Pour Patrick O'Hare, les bons du Trésor américains s'apprécient aussi sur la foi d'un mouvement de fuite vers les actifs jugés sûrs, alors qu'approche le premier tour du scrutin législatif en France.

Le jeu de chaises musicales est aussi encouragé par l'actualisation, vendredi, des indices Russell 1000, 2000 et 3000, qui vont écarter, puis intégrer, des dizaines de titres dans leur panier de valeurs.

Alors que le marché est encore à plus de deux semaines du coup d'envoi de la saison des résultats, quelques publications sont attendues cette semaine, notamment FedEx, mardi, General Mills, mercredi, et Nike, jeudi.

A la cote, Meta a progressé (+0,83%), au lendemain de la publication d'une information du Wall Street Journal, selon laquelle le groupe de Menlo Park (Californie) a discuté avec Apple (+0,31%) de la possibilité de lui donner accès à son propre système d'IA générative pour équiper ses appareils.

Le groupe de médias de Donald Trump, Trump Media and Technology Group, poursuivait son parcours en dents de scie.

Après avoir trébuché de plus de 30% en dix jours, du fait de l'introduction prochaine de millions de nouvelles actions, le titre a bondi de 21,19%, lundi, alors qu'approche le premier débat présidentiel de jeudi entre l'ancien chef de l'Etat et Joe Biden.

Le bitcoin a poursuivi sa glissade, au plus bas depuis près de deux mois, et emmené avec lui la plateforme d'échanges de cryptomonnaies Coinbase (-6,00%).

tu/spi