Paris (awp/afp) - Les marchés mondiaux peinent à rebondir jeudi de premières séances difficiles en 2024, handicapés par la remontée des taux d'intérêt car les investisseurs croient un peu moins en des banques centrales plus souples au cours de l'année.

Après de forts replis mercredi, les Bourses européennes étaient en légère hausse: Paris prenait 0,29%, Londres 0,36%, Francfort 0,11% et Milan 0,48% vers 14H50 GMT.

A Wall Street, le Nasdaq, qui a perdu 2,7% sur les deux premières séances de l'année, recule encore de 0,43%. Le S&P 500 cédait 0,04% mais le Dow Jones résistait mieux (+0,21%).

En Asie, les Bourses au Japon et en Chine ont aussi reculé.

A l'inverse, les taux poursuivaient leur remontée. Le taux d'intérêt pour l'emprunt à 10 ans américain montait à 3,99%, contre 3,92% la veille. En Europe, celui de l'Allemagne a même échéance arrivait à 2,13%, contre 2,02%.

Ces mouvements reflètent la moindre confiance des investisseurs dans leur scénario de baisse rapide et forte des taux directeurs des banques centrales, un consensus qui avait porté le rebond des actions lors des deux derniers mois de 2023.

Mais en 2024, les investisseurs se montrent moins convaincus, tandis que les données économiques confortent aussi le discours plus prudents des banquiers centraux.

En Europe, l'inflation sur un an en France comme en Allemagne est repartie à la hausse en décembre.

Aux États-Unis, les créations d'emplois du secteur privé ont surpris à la hausse les économistes, témoignant de la vigueur du marché du travail, un des baromètres favoris de la Banque centrale américaine pour établir sa politique.

"La Fed pourrait vite démarrer le processus d'assouplissement monétaire, profitant d'une +fenêtre d'opportunité+. Toutefois, nous pensons qu'elle devrait être rapidement stoppée dans ce processus", estime Christophe Morel, membre de l'équipe recherche économique de Groupama AM.

Les chiffres officiels de l'emploi publiés vendredi sont attendus en très légère hausse par rapport à novembre, où le taux de chômage était légèrement redescendu à 3,7%.

Pression sur la tech

En Europe, les valeurs des semi-conducteurs étaient une nouvelle fois sous pression, notamment après une revue des entreprises de la part de la banque UBS.

BE Semiconductor lâchait 4,98% et, dans les leaders du secteur européen, STMicroelectronics perdait 5,16%, Infineon 4,88% et Soitec 2,49%.

Aux États-Unis, Apple reculait de 1,20%, après un nouvel avis négatif de la part d'un analyse financier, venant après celui de Barclays mardi.

Pas de cadeau sous le sapin de JD Sports Fashion

Le groupe de vêtements et accessoires de sport britannique JD Sports Fashion dévissait à la Bourse de Londres jeudi, après avoir abaissé sa prévision de résultat annuel, notamment en raison de dépenses "plus prudentes des consommateurs".

Le titre plongeait de 23,70%. L'entreprise table désormais sur un bénéfice avant impôts et éléments ajustés entre 915 et 935 millions de livres contre 1,04 milliard précédemment pour l'exercice annuel qui s'achèvera le 3 février.

En revanche, le géant britannique de l'habillement Next a annoncé avoir réalisé des ventes nettement meilleures que prévu pour la période des fêtes de fin d'année, relevant ses prévisions de bénéfices pour l'année, et grimpait de 4,60% à Londres.

Dans le même secteur, Adidas perdait 3,96% et Puma 6,45% à Francfort. Nike cédait 0,74% à Wall Street.

Le pétrole, l'euro et le bitcoin en hausse

Après avoir grimpé de plus de 3% mercredi, les prix du pétrole continuent de progresser jeudi avec la fermeture d'un important champ pétrolier en Libye en raison de manifestations, resserrant l'approvisionnement venant du pays, sur fond de craintes d'une escalade du conflit au Moyen-Orient.

Vers 14H45 GMT, le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en mars, gagnait 0,35%, à 78,52 dollars.

Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison en février, montait de 0,61%, à 73,14 dollars.

L'euro progressait de 0,22% face au dollar à 1,0946 dollar pour un euro.

Le bitcoin prenait 1,14% à 43'430 dollars, après avoir connu de fortes variations lors des dernières séances.

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