New York (awp/afp) - Les marchés européens ont modestement rebondi jeudi après des premières séances difficiles en 2024 tandis que Wall Street est restée mitigée, les investisseurs soupesant leurs jugements sur l'évolution de la politique des banques centrales.

Après de forts replis mercredi, les Bourses européennes ont terminé en hausse: Londres a gagné 0,53%, Paris 0,52% et Francfort 0,48%. Madrid a pris 1,28% et Milan 1,01%. A Zurich, le SMI a gagné 0,48%.

A Wall Street, le Nasdaq à dominante technologie, qui avait perdu 2,7% lors des deux premières séances de l'année, a lâché 0,56%. Le S&P 500 a cédé 0,34% mais le Dow Jones s'est maintenu (+0,03%).

Les taux ont poursuivi leur remontée. Le taux d'intérêt de l'emprunt à 10 ans américain a touché 4% en séance pour la première fois depuis mi-décembre. Vers 21H30 GMT, il se tenait à 3,99%, contre 3,92% la veille. En Europe, celui de l'Allemagne à même échéance arrivait à 2,11%, contre 2,02%.

"Une certaine anxiété grandit à l'idée que la Fed ne réduise pas ses taux" directeurs "autant que prévu", a commenté Patrick O'Hare de Briefing.com.

"Depuis le premier novembre, on a des marchés qui se sont très bien comportés. Ce n'est pas étonnant qu'ils soufflent", souligne également Stephane Renou, conseiller en investissements financiers de Milleis Banque. "Cet ajustement est même plutôt sain", selon lui.

La robustesse des données économiques américaines a bridé les actions à Wall Street car le marché de l'emploi demeure solide et ne semble pas appeler une réduction des taux de la banque centrale américaine (Fed) dès le mois de mars comme l'espère le marché.

Aux États-Unis, les créations d'emplois du secteur privé en décembre ont surpris à la hausse les économistes, témoignant de la vigueur du marché du travail, un des baromètres favoris de la Banque centrale américaine pour établir sa politique monétaire. Les chiffres officiels seront publiés vendredi.

Quant aux demandes hebdomadaires d'allocations chômage, elles se sont affichées au plus bas depuis trois mois.

En France comme en Allemagne, l'inflation sur un an est repartie à la hausse en décembre, à 3,7% sur un an.

Pression sur la tech ___

En Europe, les valeurs des semi-conducteurs ont été une nouvelle fois sous pression, notamment après une revue des entreprises de la part de la banque UBS.

STMicroelectronics a trébuché de 3,95% et Infineon de 2,18%.

Aux États-Unis, Apple a perdu 1,27%. Les perspectives du titre de la firme à la pomme ont été révisées à la baisse par la banque d'investissement Piper Sandler, après un avis déjà négatif de Barclays la semaine dernière. Amazon a cédé 2,63% et Alphabet (Google) a perdu 1,65%.

Claquage chez les sportives ___

Le groupe de vêtements et accessoires de sport britannique JD Sports Fashion a dévissé à la Bourse de Londres après qu'il a abaissé sa prévision de résultat annuel, notamment en raison de dépenses "plus prudentes des consommateurs". Le titre a plongé de 22,90%.

Dans le même secteur, Adidas a perdu 3,01% et Puma 5,89% à Francfort.

En revanche, le géant britannique de l'habillement Next a annoncé avoir réalisé des ventes nettement meilleures que prévu pour la période des fêtes de fin d'année, relevant ses prévisions de bénéfices pour l'année, et grimpait de 4,60% à Londres.

Evotec avec les pieds ___

Les investisseurs ont réagi avec effroi à la démission pour raisons personnelles du PDG d'Evotec (-18,30%), Werner Lanthaler, après presque 15 ans à la tête du laboratoire allemand. Son mandat courait jusqu'en mars 2026.

Le secteur maritime accélère encore ___

Les actions Hapag-Lloyd (+14,8%) ont poursuivi leur percée et atteint leur plus haut niveau depuis la mi-octobre, alors que le secteur maritime bénéficie depuis la mi-décembre de la hausse des tarifs de fret. Les navires doivent éviter la mer Rouge en raison des attaques des rebelles yéménites Houthis et les itinéraires de transport sont allongés.

La Danois Maersk a pris 4,01%.

Rechute du pétrole ___

Les cours du pétrole brut, qui grimpaient en début de séance dans le sillage de leur forte progression mercredi, ont viré au rouge avec l'annonce d'une forte augmentation des stocks d'essence aux Etats-Unis, contrairement aux prévisions.

Le prix du baril de Brent de la mer du Nord a cédé 0,84%, pour clôturer à 77,59 dollars.

Quant au baril de West Texas Intermediate (WTI) américain, il a lui abandonné 0,70%, à 72,19 dollars.

L'euro progressait de 0,23% par rapport au dollar à 1,0947 dollar pour un euro vers 21H35 GMT.

Le bitcoin prenait 3,39% à 44.385 dollars, après avoir connu de fortes variations lors des dernières séances.

afp/rp