New York (awp/afp) - Les indices boursiers ont reculé mardi, pris dans un mouvement d'aversion pour le risque, dans l'attente de plusieurs événements économiques d'importance plus tard cette semaine.

En Europe, la Bourse de Paris a terminé en baisse de 0,33% et Francfort de 0,15% tandis que Londres s'est maintenue presque à l'équilibre (+0,08%). A Zurich, le SMI a perdu 0,12%.

A Wall Street, le Dow Jones a perdu 1,04%, l'indice Nasdaq a reflué de 1,65% et l'indice élargi S&P 500 a rendu 1,02%.

L'activité dans le secteur des services aux Etats-Unis a ralenti un peu plus qu'attendu en février, en raison notamment d'une détérioration sur le front de l'emploi, selon l'enquête mensuelle publiée mardi par la fédération professionnelle ISM.

Cet indicateur est à lire en complément de l'activité de l'industrie manufacturière américaine en février publiée vendredi, qui s'est contractée plus qu'anticipé par les analystes, souligne Florian Ielpo, macroéconomiste de Lombard Odier AM.

"L'économie dans les services représente environ 75% du PIB américain" et l'industrie "environ 25%", ce recul implique "une dynamique moins bonne qu'attendu alors que pendant trois trimestres consécutifs l'économie américaine a surpris les marchés à la hausse", détaille Florian Ielpo.

Toutefois, "les éléments importants de la semaine seront surtout les discours de Jerome Powell (président de la Fed, NDLR) et les créations d'emplois vendredi" aux Etats-Unis, conclut l'économiste.

De manière générale, la séance a souffert d'un climat d'aversion pour le risque, alors que les opérateurs se positionnaient avant les échéances importantes de la semaine.

Les investisseurs se sont réfugiés sur le marché obligataire qui a vu le rendement des emprunts d'Etat américains à 10 ans tomber à 4,13%, contre 4,21% la veille. Les taux obligataires évoluent en sens opposé de leurs prix.

Pétrole, métaux précieux, à l'exception de l'or, ou matières premières agricoles ont tous fini dans le rouge.

Les Sept Magnifiques en berne ___

Moteurs du marché depuis début 2023, les "Magnificent Seven", les sept capitalisations géantes de la tech, ont été l'objet de prises de profits comme elles n'en avaient plus connues depuis des semaines.

Microsoft (-2,96%), Amazon (-1,95%) et Meta (-1,60%) ont ainsi replié la voilure.

Mais d'autres membres du club ont été encore plus touchés, alimentant le scénario d'une scission au sein de l'élite de la nouvelle économie.

Déjà distancé depuis plusieurs mois, Apple a encore cédé 2,84% et accuse un repli de 11% depuis le début de l'année.

Le groupe de Cupertino s'est vu infliger lundi une amende de 1,84 milliard d'euros par la Commission européenne pour pratiques anticoncurrentielles sur le marché de la musique en ligne.

A cela s'ajoute l'inquiétude liée aux ventes d'iPhone en Chine, selon les analystes de Wedbush Securities, ainsi que les doutes quant à la capacité de la firme à la pomme de lancer un produit de rupture, ce qu'elle n'a plus fait depuis sa montre connectée, il y a neuf ans.

Seul des sept à avoir échappé à la bourrasque, mardi, le spécialiste des semi-conducteurs Nvidia (+0,86%), que rien ne semble pouvoir arrêter.

Thales à son plus haut historique ___

L'action du groupe de défense et de technologies Thales a bondi de plus de 9% à Paris clôturant à un niveau record pour le prix de son action (150,90 euros) après la publication de ses résultats annuels affichant un carnet de commandes à son "plus haut historique".

L'or scintille ___

"L'or, comme le bitcoin, est une monnaie qui s'échange contre le dollar et les prix montent, cela reflète un dollar qui perd pied", commente Florian Ielpo.

Vers 21H55 GMT, l'once d'or montait de 0,63% à 2.127,90 dollars après avoir atteint un nouveau sommet historique (à 2.141,79 dollars), propulsé par les perspectives de baisses de taux de la Réserve fédérale américaine.

Du côté du pétrole, les cours ont poursuivi mardi leur recul, affectés par les prévisions économiques jugées timorées de la Chine, ainsi que par l'aversion au risque.

Le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai a cédé 0,91%, pour clôturer à 82,04 dollars.

Le baril de West Texas Intermediate (WTI) avec échéance en avril a lui perdu 0,74%, à 78,15 dollars.

afp/rp