New York (awp/afp) - Les Bourses occidentales ont fini dans le vert jeudi, portées par des investisseurs que la communication de la Banque centrale européenne (BCE) et une série d'indicateurs américains ont maintenu dans la conviction que des baisses de taux approchent.

En Europe, les places financières ont dépassé de peu l'équilibre après avoir tourné autour une bonne partie de la séance marquée par la réunion de la BCE. Paris a pris 0,11%, Francfort 0,10% et Londres 0,03%. A Zurich, le SMI a gagné 0,11%.

Le marché obligataire a davantage réagi à l'évènement, avec une nette baisse des taux d'intérêt, notamment sur les emprunts à court terme, les plus sensibles aux politiques des banques centrales.

Le rendement allemand à 2 ans est ainsi descendu à 2,61%, contre 2,70% mercredi en clôture.

"Il n'y a pas eu de grande surprise lors de la conférence de presse de la Banque centrale européenne, mais dans les détails, notre impression est que la probabilité d'une baisse de taux avant l'été a augmenté", résume Nadia Gharbi, économiste de Pictet.

A New York, les opérateurs ont bien accueilli le chiffre de la croissance américaine, qui a atteint 3,3% au quatrième trimestre, en rythme annuel, bien plus que les 2% anticipés par les économistes.

Le Dow Jones s'est apprécié de 0,64%, le Nasdaq est monté de 0,18% et l'indice élargi S&P 500 a engrangé 0,53%. Ce dernier a signé jeudi son cinquième record d'affilée en clôture.

En d'autres temps, Wall Street aurait pu se crisper à l'idée d'une croissance beaucoup plus dynamique que prévue, susceptible d'inciter la banque centrale américaine (Fed) à rester ferme plus longtemps sur le plan monétaire.

Mais "à l'intérieur du rapport, on a vu que l'inflation ressortait à 1,5% en rythme annualisé, ce qui est très bon", a expliqué Tom Cahill, de Ventura Wealth Management. "Il y a de quoi rendre la Fed heureuse."

"Le scénario d'un atterrissage en douceur devient de plus en plus probable", a martelé l'analyste.

L'euro se repliait (-0,36%) par rapport au dollar à 1,0845 dollar. Il a aussi touché un plus bas en cinq mois face à la livre.

Du côté des marchés asiatiques, les Bourses de Hong Kong (+1,96%) et Shanghai (+3,03%) ont continué de profiter des annonces de nouvelles mesures annoncées la veille par Pékin pour soutenir la reprise économique en Chine.

Tesla dérape ___

Le constructeur a publié des résultats en deçà des attentes, pénalisés par des baisses de prix à répétition, et averti que sa croissance, cette année, serait "nettement inférieure" à celle de 2023. Il a lâché 12,13% sur la séance.

L'absence de prévisions chiffrées et le manque de "confiance" affiché par les dirigeants lors de la conférence téléphonique de présentation des résultats ont particulièrement inquiété, selon Steve Sosnick, d'Interactive Brokers.

American Airlines impressionne ___

Les investisseurs ont salué les résultats d'American Airlines (+10,27%), dont le bénéfice, modeste (19 millions de dollars), a été amputé par des éléments exceptionnels et ressort néanmoins au-dessus des attentes.

Les compagnies Alaska Airlines (+4,47%) et United Airlines (+5,19%), qui possèdent les plus importantes flottes de 737 MAX 9, ont avancé après que le régulateur américain de l'aviation civile, la FAA, les a autorisées à reprendre les vols de ces appareils après inspection.

Boeing, en revanche, a été chahuté (-5,72%), après que la FAA, dans la même communication, a indiqué qu'elle n'autoriserait pas d'augmentation du rythme de production du 737 MAX jusqu'à nouvel ordre.

Nokia donne confiance ___

L'équipementier de télécommunications finlandais Nokia a avancé des prévisions 2024 qui ont donné confiance aux investisseurs, malgré un environnement "encore difficile" au premier semestre. Son action a bondi de 10,86% à Helsinki.

Publicis a pris 3,61% après avoir annoncé des investissements de 300 millions d'euros dans l'intelligence artificielle sur les trois prochaines années.

Le pétrole en hausse ___

Les prix du pétrole ont grimpé jeudi au plus haut depuis sept semaines à la suite de la publication de données économiques positives aux Etats-Unis, et de mesures de relance en Chine.

Le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en mars, est ainsi monté de 2,98% à 82,43 dollars, un sommet depuis fin novembre.

Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison le même mois, a gagné 3,02% à 77,36 dollars, également un plus haut depuis presque sept semaines.

afp/rp