New York (awp/afp) - Les Bourses européennes ont piétiné lundi, à l'orée d'une semaine tronquée par un jour férié aux Etats-Unis jeudi (Thanksgiving), tandis que Wall Street a progressé après une émission de dette américaine.

Paris (+0,18%) et Milan (+0,15%) ont terminé la séance en hausse, tandis que les Bourses de Londres et de Francfort ont chacune légèrement reculé de 0,11%. A Zurich, le SMI a grignoté 0,03%.

"C'est une semaine écourtée à cause de Thanksgiving qui commence, ce qui devrait apporter un peu de calme aux marchés financiers après les récentes fortes fluctuations", commente Christopher Dembik, conseiller en stratégie d'investissement pour Pictet AM.

Les marchés américains seront fermés jeudi pour Thanksgiving et Wall Street clôturera plus tôt que d'habitude vendredi.

A New York, le Dow Jones a progressé lundi de 0,58%, l'indice Nasdaq a gagné 1,13% et l'indice élargi S&P 500 a pris 0,74%.

"La seule chose à laquelle les investisseurs ont prêté attention aujourd'hui, c'était cette émission de dette, et les résultats ont été bons", a expliqué Jack Ablin, de Cresset Capital.

Le Trésor américain a mis aux enchères 16 milliards de dollars d'obligations à 20 ans, à un taux médian de 4,73%, légèrement inférieur au rendement actuel des bons de même échéance sur le marché, soit 4,77%.

Peter Boockvar, de Bleakley Financial Group, a néanmoins relevé que le ratio entre demande et offre, très suivi pour ce type d'opération, avait été inférieur à la moyenne de l'année écoulée, signe d'un appétit mesuré.

L'émission a donc été "mitigée", selon lui, mais "suffisante pour entraîner le marché obligataire", a-t-il conclu.

"Le Trésor met sur le marché d'énormes volumes de dette", a rappelé Jack Ablin, conséquence d'un creusement du déficit du gouvernement américain. "Et les investisseurs craignaient que cela ne fasse remonter les taux pour attirer la demande", ce qui n'a pas été le cas jusqu'à présent.

Microsoft se sert ___

Wall Street a aussi été stimulée par Microsoft (+2,05%), porté par l'annonce de l'embauche du cofondateur et ancien directeur général d'OpenAI, Sam Altman, débarqué de la start-up vendredi par le conseil d'administration.

Le groupe de Redmond (Etat du Washington), dont l'action a atteint un record lundi, semble devoir profiter de cette crise pour asseoir encore sa position de locomotive de l'intelligence artificielle (IA) dite générative.

Microsoft (2.805 milliards de dollars) est désormais à portée de la plus importante capitalisation mondiale, Apple (2.977).

D'autres vedettes de l'IA ont brillé, à l'instar du spécialiste de l'analyse de données Palantir (+4,15%) ou du fabricant de cartes graphiques Nvidia (+2,25%), dont les résultats trimestriels sont attendus mardi après Bourse.

"Coup dur" pour Bayer ___

Le groupe allemand de chimie-pharmacie Bayer a plongé de plus de 17% à Francfort, après avoir interrompu les essais cliniques de son médicament anticoagulant Asundexian, en raison de sa faible efficacité.

Le développement de ce médicament était un des projets les plus importants en cours pour le groupe et son arrêt est "un coup dur", selon les analystes de Jefferies.

Julius Baer sanctionné ___

La banque Julius Baer a averti lundi que son bénéfice net 2023 risquait d'être inférieur à celui de 2022 en raison de provisions pour crédits, faisant trébucher le cours de son action, qui a dévissé de 12,01% à Zurich.

Du côté du pétrole et du dollar ___

Les cours du pétrole ont pris encore de la hauteur lundi, après un premier sursaut vendredi, sur un marché aux volumes faibles, qui s'attend à voir l'Opep+ rester offensive lors de sa prochaine réunion, dimanche, pour soutenir les prix.

Le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en janvier a engrangé 2,12%, pour clôturer à 82,32 dollars et son équivalent américain, le West Texas Intermediate (WTI) américain, avec échéance en décembre, a lui pris 2,25%, à 77,60 dollars.

Sur le marché des changes, le dollar reculait, plombé par des données économiques poussant les cambistes à miser sur une future baisse de taux de la Réserve fédérale américaine (Fed).

Le billet vert se repliait face à la devise européenne, qui prenait 0,23% à 1,0941 dollar. La devise américaine s'effritait aussi face à la livre, en hausse de 0,34% aussi, à 1,2505 dollar.

afp/rp