Christine Lejoux,

Agefi-Dow Jones

PARIS (Agefi-Dow Jones)--Les résultats trimestriels publiés depuis près de trois semaines par les entreprises américaines ne brillent pas seulement pas leur croissance, mais également par la qualité de celle-ci.

Les sociétés composant l'indice S&P 500 s'acheminent vers une nouvelle progression à deux chiffres de leurs bénéfices, pour le quatrième trimestre 2017, et cette performance doit davantage à la bonne tenue de leur activité qu'à des produits exceptionnels et à des réductions de coûts.

Les analystes révisent leurs objectifs à la hausse

Près d'un quart des groupes du S&P 500 ont déjà publié leurs comptes pour la période d'octobre à décembre et 81% d'entre eux ont fait état d'un chiffre d'affaires supérieur aux prévisions des analystes, d'après FactSet. Une proportion nettement supérieure à la moyenne des cinq dernières années (56%), et qui représente un record depuis que le fournisseur de données financières a commencé à compiler ce type de données, au troisième trimestre 2008.

Dans sept des onze secteurs d'activité répertoriés au sein du S&P 500, ce sont même plus de 90% des entreprises qui ont dévoilé des chiffres d'affaires meilleurs qu'attendu, à commencer par les sociétés de l'énergie, les groupes de santé, d'immobilier, de télécommunications et de services aux collectivités.

Conséquence, alors qu'au 30 septembre, les analystes anticipaient en moyenne une hausse de 5,7% des revenus de "Corporate America" pour les trois derniers mois de 2017, ils misent désormais sur une croissance de 7%.

Conjoncture favorable et dollar faible

Les bonnes surprises livrées par les entreprises américaines en matière de chiffre d'affaires reflètent d'abord l'accélération de la croissance du produit intérieur brut (PIB) des Etats-Unis, qui a atteint 2,3% en 2017, après 1,5% en 2016.

Leur activité bénéficie également de la reprise économique observée partout dans le monde, les sociétés du S&P 500 réalisant la moitié environ de leurs revenus à l'étranger. Les facturations des multinationales américaines bénéficient en outre de la baisse du dollar face à plusieurs autres devises, comme l'a souligné à Davos le secrétaire américain au Trésor, Steven Mnuchin.

De plus, "de récentes données font état d'une tendance rassurante sur la capacité des entreprises (américaines) à imposer des hausses de prix (pricing power)", souligne la société de gestion d'actifs Lyxor Asset Management.

Au-delà de ces tendances générales, certains secteurs bénéficient de facteurs particuliers. C'est le cas des valeurs pétrolières, qui devraient, ex-aequo avec l'industrie des matériaux de construction, afficher au quatrième trimestre une croissance de 17,7% de leurs bénéfices, la plus importante de tous les secteurs d'activité, grâce au renchérissement du cours de l'or noir.

Ce bal des trimestriels sera donc avant tout une affaire de "top line" plutôt que de "bottom line", les résultats du dernier trimestre 2017 étant en outre pollués par les charges exceptionnelles liées à la réforme fiscale adoptée en décembre par le Congrès.

-Christine Lejoux, Agefi-Dow Jones ; 33 (0)1 41 27 48 14 ; clejoux@agefi.fr ed : ECH