Charley Grant,

The Wall Street Journal

NEW YORK (Agefi-Dow Jones)--La Chambre des représentants a adopté jeudi l'American Health Care Act (AHCA) qui doit désormais être soumis au Sénat. On peut affirmer sans crainte que cette réforme serait moins favorable au secteur de la santé qu'Obamacare, qu'elle a vocation à remplacer. Obamacare a soutenu pendant plusieurs années une hausse d'actions liées à toutes sortes de métiers du secteur de la santé.

Ce projet de loi mettrait probablement un terme à l'expansion de Medicaid - le programme destiné aux plus démunis - qui a permis d'élargir le nombre de bénéficiaires d'une couverture santé sous Obamacare. Ce texte autoriserait aussi les Etats à s'exonérer de dispositions rendant certaines prestations de santé obligatoires. Cela se traduirait par un recours moins élevé au système de santé, et par conséquent, à des ventes et des bénéfices inférieurs pour le secteur.

Dans sa configuration actuelle, l'AHCA a de très faibles chances d'être adopté par le Sénat.

Toutefois, les investisseurs doivent attentivement surveiller l'évolution de ce projet de loi.

Toute initiative susceptible de réduire les profits des entreprises de la santé pourrait effacer une partie des gains considérables que le secteur a enregistré en Bourse depuis l'adoption d'Obamacare en 2010. Depuis lors, l'indice S&P de la santé a plus que doublé, dépassant le S&P 500 d'environ 30 points de pourcentage.

L'incapacité du Congrès à adopter une réforme de la santé constitue un autre risque, car un président contrarié pourrait tenter de couper dans les dépenses de santé en réduisant le prix des médicaments.

Pour la plupart des investisseurs, le projet de loi sur la santé constitue un enjeu bien moins important qu'une réforme fiscale. L'incapacité à légiférer sur la santé réduirait toutefois la confiance du marché dans la perspective d'une réforme fiscale, ce qui pourrait faire baisser le marché actions.

-Charley Grant, The Wall Street Journal

(Version française Adeline Raynal) ed: ECH