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New York (awp/afp) - La Bourse de New York évoluait légèrement dans le vert jeudi après une ouverture en baisse, toujours sous le joug de l'irrésistible ascension des taux obligataires, qui font craindre un coup d'arrêt pour l'activité économique américaine.

Vers 14H00 GMT, le Dow Jones gagnait 0,24%, l'indice Nasdaq prenait 0,18% et l'indice élargi S&P 500 s'octroyait 0,28%.

"Beaucoup de ce qui se produit en ce moment est lié à une aversion pour le risque", a expliqué Karl Haeling, de LBBW, au sujet de la volatilité et des marges resserrées. "Tout est question de psychologie, d'éléments techniques et de dynamique", plus que de facteurs fondamentaux, selon l'analyste.

"Sans surprise, le marché actions est sur la réserve" en début de séance, a constaté Patrick O'Hare, de Briefing.com, dans une note. "Les opérateurs attendent de voir", notamment "quel rôle vont jouer les obligations."

Le rendement de l'emprunt d'Etat américain à 10 ans est monté jeudi jusqu'à 4,68%, de nouveau un sommet récent, plus vu depuis près de 16 ans. Son équivalent à 30 ans a lui touché 4,80%, une première depuis plus de 13 ans.

"Les bons du Trésor ont trop baissé" (leur prix évolue en sens opposé de leur taux), estime Karl Haeling. "On commence à voir pointer des signes d'épuisement chez les vendeurs."

L'altitude qu'atteignent les rendements obligataires, y compris sur les échéances lointaines, met de plus en plus sous pression les actions dites de croissance. Les investisseurs comparent, en effet, les projections de résultats de ces entreprises aux taux d'intérêt.

Jeudi, Amazo (-1,41%) était la moins bien lotie des capitalisations géantes technologiques. Le titre a perdu près de 15% depuis mi-septembre, en partie du fait de l'action intentée en justice par l'Autorité américaine de la concurrence, la FTC, qui l'accuse de pratiques monopolistiques sur sa plateforme de vente en ligne.

Microsoft (-0,44%) et Apple (-0,37%), qui forment avec Amazon le trio de tête des plus grosses capitalisations du Nasdaq, pesant un quart de l'indice, étaient aussi dans le rouge.

Sur le plan macroéconomique, les nouvelles inscriptions hebdomadaires au chômage aux Etats-Unis sont, de nouveau ressorties à un niveau jugé faible (204.000), inférieur aux projections des économistes (215.000).

"Même si le marché du travail se calme, on y voit toujours très peu de licenciements", a constaté, dans une note, Nancy Vanden Houten, d'Oxford Economics.

Ailleurs à la cote, le fabricant de semi-conducteurs Micron était à la peine (-4,62%), les investisseurs s'inquiétant de la prévision de perte plus élevée que prévu pour le trimestre en cours, même si le groupe de Boise (Idaho) a fait mieux qu'attendu au trimestre précédent.

Micron a indiqué collaborer avec Nvidia pour que ses puces soient utilisables par le spécialiste des cartes graphiques, indispensable à l'intelligence artificielle dite générative.

Symbole de la vague des "meme stocks", ces actions propulsées par des petits investisseurs début 2021, la chaîne de magasins de jeux vidéo GameStop se démarquait (+1,17%), après la nomination au poste de directeur général de l'entrepreneur Ryan Cohen, apprécié de la communauté des petits porteurs.

Le spécialiste des vélos d'appartement et tapis de courses connectés Peloton accélérait (+1,07%) après l'annonce, mercredi après Bourse, d'un partenariat de cinq ans avec l'équipementier sportif Lululemon Athletica (+0,01%), devenu une référence culturelle pour ses pantalons de yoga.

Après avoir initialement cherché à se concurrencer l'un l'autre, les deux maisons vont rester sur leur coeur de métier et vendre les produits de leur partenaire.

Le groupe de conseil Accenture était sanctionné (-4,86%) pour son chiffre d'affaires trimestriel inférieur aux attentes des analystes et des prévisions de ventes jugées décevantes pour le trimestre en cours.

tu/nth