Les pays d'Amérique latine ont connu un été mouvementé, principalement en raison d'événements politiques, observe Joseph Mouawad, gérant Dette émergente chez Carmignac. D'une part, l'Argentine a dévissé suite à la défaite inattendue du président sortant Mauricio Macri aux élections primaires qui se sont tenues le 11 août. Le principal candidat d'opposition Alberto Fernandez – qui fait campagne en tandem avec l'ancienne présidente Cristina Kirchner – a recueilli environ 48 % des suffrages, jetant un doute sur les chances de réélection de Mauricio Macri en octobre.

Ce revers a conduit les marchés à craindre le retour d'un gouvernement populiste de gauche, enclin à utiliser des politiques économiques moins orthodoxes, étayées par les grands déséquilibres que certaines des mesures interventionnistes de Cristina Kirchner avaient déjà créés au cours de son mandat controversé, indique Joseph Mouawad.

Les actifs argentins ont plongé en conséquence. Le peso a perdu plus de 30 %, interrogeant non seulement sur la trajectoire de redressement du pays, mais également sur un éventuel défaut ou une restructuration de la dette, trois ans seulement après le règlement conclu avec les fonds vautours et les créanciers internationaux.

D'autre part, les évolutions politiques favorables au Brésil tranchent nettement avec les difficultés que rencontre son voisin, souligne Joseph Mouawad/

L'administration Bolsonaro a réussi à faire voter par la chambre basse du Congrès la réforme des retraites qu'il est essentiel de mettre en place pour ramener les finances publiques du pays sur une trajectoire viable. En effet, un déficit budgétaire à hauteur de 7 % du PIB, une dette publique équivalente à 79 % du PIB et une croissance économique quasi nulle ont bien failli rayer le Brésil de la carte aux yeux des investisseurs étrangers.

Toutefois, cette évolution positive a dopé la confiance des marchés dans la capacité de l'administration Bolsonaro à faire adopter des réformes essentielles et a montré qu'après des années d'instabilité politique et économique, le Brésil commence à voir la lumière au bout du tunnel, conclut le gérant.