SAN JOSE, 1er avril (Reuters) - Les électeurs du Costa Rica sont appelés à choisir dimanche un nouveau président, entre un chanteur évangélique hostile au mariage pour tous et le candidat du parti de centre gauche au pouvoir, favorable aux droits des homosexuels.

Plus connu pour ses ballades et chansons religieuses, l'ancien journaliste de télévision Fabricio Alvarado Munoz, 43 ans, a viré en tête au premier tour en février, en imposant son hostilité à l'ouverture du mariage gay comme thème central du débat. Il fait face à Carlos Alvarado Quesada, 38 ans, candidat du Parti de l'action citoyenne.

Le président sortant, Luis Guillermo Solis, ne pouvait briguer un second mandat du fait de la loi.

Les deux Alvarados, qui n'ont aucun lien de parenté, s'opposent à propos d'une décision de la Cour interaméricaine des droits de l'homme (CIDH), prise en janvier, d'ordonner au Costa Rica d'autoriser le mariage pour tous.

Fabricio, comme l'appellent ses partisans, estime qu'il s'agit d'un affront aux valeurs traditionnelles et à la souveraineté du pays d'Amérique centrale et menace de retirer le Costa Rica de la CIDH.

Les catholiques représentent plus de six habitants sur dix au Costa Rica, qui compte près de 5 millions d'habitants.

La campagne électorale a exposé les divisions de ce pays touristique réputé pour ses plages, sa jungle et la richesse de son environnement mais où les communautés rurales restent profondément conservatrices.

Une victoire d'Alvarado Munoz marquerait un recul pour les droits LGBT en Amérique latine, dont plusieurs pays ont mis en place des politiques favorables aux homosexuels ces dernières années.

La polémique autour du mariage gay a relégué à l'arrière-plan d'autres thèmes comme celui d'un déficit budgétaire croissant qui a valu au pays quatre dégradations de sa note de crédit au cours des cinq dernières années.

Le Costa Rica jouit d'une tradition démocratique qui a longtemps fait exception dans la région et d'une relative stabilité qui lui ont valu le surnom de "Suisse de l'Amérique centrale". (David Alire Garcia Jean-Stéphane Brosse pour le service français)