Wall Street conclut la semaine sur un '5 sur 5' à la baisse: une telle série noire n'est déjà pas si courante en période de consolidation mais les indices US réalisent au passage un autre 'exploit' carrément rarissime, à savoir aligner deux séries de 6 séances de repli consécutif, entrecoupées par une seule journée de rebond symbolique (+0,25% pour le S&P-500 le 10 mai).
Il faut remonter à septembre 2001, juillet 2002 ou à août 2011 pour retrouver trace d'un tel enchaînement baissier sans aucun épisode de revond technique.
Il n'y en fait eu qu'une seule véritable séance de hausse ce mois-ci et elle eut lieu le 1er mai outre-Atlantique.
Le 'S&P' a lâché 4,30% sur la semaine et -7,35% sur le mois, avec une clôture à 1,295 points vendredi, c'est à dire très précisément au niveau de son zénith du 27 octobre 2011.
Wall Street est soumis à un flux vendeur ininterrompu depuis le scrutin législatif grec du 7 mai dernier et la résurgence des questionnements sur l'avenir de la zone Euro.
La tendance négative a été renforcée par une avalanche de mauvais chiffres conjoncturels, à quelques rares exceptions près, comme les mises en chantier de logements et la confiance des ménages américains.

L'horizon économique semblait recouvert de sombres nuages où que l'on se tourne vendredi matin mais Wall Street espérait encore qu'un rayon de soleil parviendrait à percer avec l'évènement le plus attendu du mois de mai outre-Atlantique: l'IPO de Facebook.
Mais nouvelle douche froide, cette introduction à grand renfort de tapage médiatique s'impose comme la déception de la semaine à Wall Street.

Le N°1 des réseaux sociaux n'a pas tardé à effacer ses 15% de gains initiaux pour revenir sur les 38$, c'est à dire le prix d'introduction: les banquiers 'chefs de file' ont réussi à maintenir le titre au-dessus du niveau de l'IPO mais Facebook n'affichait au final que 0,6% de hausse.

La fête tant atendue est un flop et le Nasdaq accusait le coup vendredi soir avec un repli de -1,25% sous les 2.800Pts (ce qui porte la perte hebdomadaire à -5,3%).
Certains observateurs estiment que le rehaussement de la fourchette d'introduction de 34 vers 38$ et l'offre d'une centaine de millions de titres supplémentaires a contraint nombre de gérants à dégager de la liquidité dans les portefeuilles au dernier moment.

ce facteur a pu accélérer le repli des grands indices US, lesquels se retrouvent en fâcheuse posture du point de vue technique, avec un indice 'VIX' du stress qui pulvérise la résistance des 22,5/23 pour s'inscrire à 25 (c'est souvent le prélude à une envolée vers les 30, c'est à dire un vrai niveau de crise, et de correction sévère, pour les marchés US).

Il subsiste l'espoir de 'signes forts' en faveur de la croissance avec les entrevues du week-end à Camp David (où se tient le 'G-8'), mais rien ne permet d'affirmer qu'il ressortira une initiative concrète et rassurante concernant l'Europe ce week-end.

A défaut, les gouvernements et les banques centrales prennent le risque d'un scénario d'un effondrement boursier et systémique de l'Europe avant les législatives grecques du 17 juin... qui pourraient également faire office de referendum en faveur de l'Euro, d'après une déclaration prêtée ce week-end a Angela Merkel.

Les motifs de panique sont légion, comme le retrait massif des dépôts des banques grecques (plus soutenues par la BCE depuis mercredi), la solvabilité des banques espagnoles (abaissements de notation de 3 crans de BBVA et Santander par Moody's et de crans pour 13 autres établissements).
Sans oublier Fitch Ratings qui a réduit jeudi soir la note souveraine de la Grèce à 'CCC', une décision qui semble acter aux yeux de l'agence la faillite du pays et sa sortie de la zone euro ces dernières 48H.

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