Wall Street a néanmoins effacé la majeure partie de ses pertes du début de séance, grâce principalement à un rebond spectaculaire d'Apple.

L'indice Dow Jones a brièvement perdu jusqu'à 1.000 points - du jamais vu - en tout début de séance, soit près de 6,7%.

En clôture, il affichait un recul de 588,40 points, soit 3,57%, à 15.871,35, des achats à bon compte ayant limité le repli au terme d'une séance très agitée.

"La situation est devenue très désordonnée, puis je pense que des acheteurs ont commencé à apparaître. Mais un bon nombre d'entre eux étaient des acheteurs de court terme par nature et ils ont pris une partie de leur bénéfice au moment du déjeuner", a expliqué Rick Meckler, président de la société d'investissement LibertyView Capital Management.

Le Standard & Poor's-500 a quant à lui cédé 77,68 points (-3,94%) à 1.893,21 et le Nasdaq Composite a reculé de 179,79 points (-3,82%) à 4.526,25.

Le S&P-500 et le Nasdaq accusent désormais l'un comme l'autre un repli de plus de 10% par rapport à leur plus haut de l'année écoulée, un écart qui définit une "correction" en jargon boursier.

Avant lundi, jamais le Dow Jones n'avait affiché un recul de plus de 800 points. Sa chute initiale est intervenue après celle de 8,5% des marchés chinois.

En Europe, les principales places boursières ont perdu entre 3,75% et 5,5%.

Les contrats à termes ("futures") sur le Dow, le S&P-500 et le Nasdaq ont été brièvement suspendus avant l'ouverture des marchés après avoir déclenché un "coupe-circuit", une mesure censée réduire la volatilité.

APPLE A RAMENÉ SA BAISSE DE 13% À 2,5%

L'indice de volatilité du CBOE, surnommé "l'indice de la peur" a affiché un bond de plus de 90% à 53,29, au plus haut depuis janvier 2009, en pleine crise financière mondiale. Mais en fin de séance, sa hausse était revenue à 45,3%, à 40,74.

Le titre Apple a quant à lui perdu jusqu'à 13% avant de rebondir grâce aux déclarations du directeur général du groupe, Tim Cook, sur les performances commerciales en Chine.

L'action Apple a fini en baisse de 2,5% à 103,12 dollars après un plus bas à 92 dollars. Elle avait culminé à 134,54 dollars fin avril.

Les dix grands secteurs du S&P-500 ont tous fini dans le rouge, la baisse atteignant 5,18% pour celui de l'énergie. Aucune des 30 valeurs du Dow n'est parvenue à terminer en hausse.

Le mouvement de panique subi par les marchés américains, comme en Europe et en Asie, est dû à l'absence de nouvelles mesures de soutien à l'économie et aux marchés financiers en Chine, malgré la baisse ininterrompue des Bourses de Shanghaï et Shenzhen.

La crainte d'un atterrissage brutal de l'économie chinoise, qui aurait sans nul doute des répercussions mondiales, pèse aussi sur les matières premières, du pétrole à l'aluminium en passant par le cuivre, tous au plus bas depuis 2009.

"L'émotion a pris le dessus chez les investisseurs", estime Philip Blancato, directeur général de Ladenberg Thalmann Asset Management. "L'idée selon laquelle l'économie chinoise peut entraîner l'économie américaine dans la récession est ridicule, alors qu'elle fait deux fois la taille de l'économie chinoise et qu'elle repose sur la consommation."

Effet collatéral de la chute des marchés boursiers mondiaux: la probabilité estimée par les traders d'une hausse des taux de la Réserve fédérale le mois prochain n'est plus que de 24%; contre 30% vendredi 46% une semaine auparavant, selon les données de Tullett Prebon.

Aux valeurs, Alibaba a perdu 3,49% à 65,80 dollars, sous son cours d'introduction de septembre dernier (68 dollars). Le géant chinois du commerce électronique est la deuxième grande valeur high-tech à repasser ainsi en dessous son prix de mise sur le marché en quelques jours, après Twitter jeudi dernier.

Le titre Twitter a encore abandonné 2,71% lundi.

(Marc Angrand pour le service français)

par Noel Randewich et Chuck Mikolajczak

Valeurs citées dans l'article : Apple Inc., Twitter Inc, Alibaba Group Holding Ltd