New York (awp/afp) - La Bourse de New York a ouvert en ordre dispersé, jeudi, opérant une scission entre les valeurs technologiques, requinquées par les résultats mirobolants du géant des semi-conducteurs Nvidia, et le reste du marché.

Vers 13H50 GMT, le Dow Jones s'effritait de 0,48%, l'indice Nasdaq avançait de 0,65% et l'indice élargi S&P 500 prenait 0,18%.

Wall Street restait sous le choc de la publication des comptes trimestriels de Nvidia (+9,28%), qui a, une nouvelle fois, très nettement dépassé les attentes des analystes.

Le groupe de Santa Clara (Californie) a été tiré par l'explosion de l'informatique à distance (cloud computing) et des centres de données, devenus plus essentiels que jamais avec le développement de l'intelligence artificielle (IA) générative.

Même si ses concurrents se démènent, les puces de Nvidia, les fameuses cartes graphiques (GPU) restent, de très loin, les plus prisées du marché pour gérer le développement et la gestion des grands modèles d'IA générative.

Et l'élan semble devoir se prolonger, à en croire les prévisions publiées mercredi, après Bourse, très supérieures aux projections du marché.

"Le marché a poussé un soupir de soulagement à la vue de ces chiffres", a expliqué Adam Sarhan, de 50 Park Investments. "Il était inquiet que Nvidia ne soit pas à la hauteur des attentes, mais il les a pulvérisées."

Quelques secondes après l'ouverture, l'entreprise a dépassé le seuil symbolique des 2.500 milliards de dollars de capitalisation boursière, soit quasiment la valeur de l'ensemble des membres du CAC 40.

"Nvidia est le nouveau roi de Wall Street", a-t-il souligné, "et on retrouve un marché qui est tracté, pour l'essentiel, par les valeurs de l'IA."

Derrière le géant vert (la couleur de son logo), ses concurrents Broadcom (+1,39%), AMD (+2,42%) ou Qualcomm (+1,62%) prenaient l'aspiration.

Mais les grands acteurs cotés du développement de l'IA, tels Microsoft (-0,04%) ou Meta (-0,30%), piétinaient, ayant déjà atteint des valorisations élevées.

L'humeur était à la prise de risque sur la place new-yorkaise, comme en témoigne l'indice VIX, qui mesure l'anxiété des investisseurs, tombé jeudi au plus bas depuis quatre ans et demi, soit avant la pandémie de coronavirus.

Ce climat jouait contre les représentants de la vieille économie, très présents au Dow Jones, qu'il s'agisse des banques, comme JPMorgan Chase (-0,64%), de l'industrie comme 3M (-1,65%) ou Honeywell (-1,28%), ou même de la santé comme Pfizer (-1,93%).

Sur le marché obligataires, le rendement des emprunts d'Etat américains à 10 ans était inchangé, à 4,42%.

Ailleurs à la cote, le groupe de prêt-à-porter Ralph Lauren (+2,58%) profitait de résultats trimestriels meilleurs qu'attendu malgré des prévisions jugées décevantes.

Un autre acteur du secteur de l'habillement, VF Corporation prenait l'eau (-7,75%). Le holding a particulièrement souffert de la chute des ventes de chaussures Vans (-26%), attribuée à un ajustement des stocks chez les grossistes.

Le conglomérat DuPont était recherché (+1,04%) après l'annonce de sa scission prochaine en trois entités distinctes, toutes cotées en Bourse. C'est une nouvelle restructuration pour le groupe qui a plusieurs fois changé de forme ces dix dernières années.

L'organisateur de concerts Live Nation était à la peine (-2,28%), alors que plusieurs médias ont fait état d'une action imminente du ministère américain de la Justice pour entorse à la concurrence.

News Corp prenait de la hauteur (+2,24%), aidé par le partenariat conclu avec le mastodonte de l'IA générative OpenAI. Il prévoit l'accès aux contenus des titres de presse du groupe de Rupert Murdoch pour alimenter les modèles d'IA et trouver des sources en réponse aux questions des utilisateurs d'interfaces.

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