Francfort (awp/afp) - La Bourse de Francfort gagnait du terrain lundi dans la matinée après une ouverture en retrait, visiblement soulagée alors qu'elle redoutait que la victoire du non au référendum constitutionnel en Italie ne s'accompagne d'un vent de panique.

Vers 08H40 GMT, l'indice vedette Dax prenait 2% à 10.723,27 points alors qu'il avait démarré en repli de 0,18%. Le MDax des valeurs moyennes s'adjugeait 1,57% à 20.851,29 points.

"Le Brexit, Trump, l'Italie. Pour la troisième fois en l'espace de six mois, un risque politique majeur s'est matérialisé alors que les électeurs italiens ont rejeté la réforme constitutionnelle de Renzi à près de 60% contre 40%", résume Holger Schmieding, de la banque Berenberg. Dans ce contexte, la défaite du candidat d'extrême droite (FPÖ) à la présidentielle autrichienne fait figure de "prix de consolation", estime l'économiste.

Mais le résultat du référendum en Italie était "déjà en grande partie escompté", d'où la bonne résistance du marché, selon Christian Schmidt, économiste de la banque Helaba. La place Francfortoise se refaisait une santé après avoir perdu 1,74% la semaine précédente.

L'extrême droite autrichienne a perdu dimanche son pari de concrétiser la poussée populiste en Europe en faisant élire son candidat à la présidence, Norbert Hofer ayant été finalement devancé par l'écologiste Alexander Van der Bellen.

En Italie, le chef du gouvernement Matteo Renzi a annoncé tôt lundi matin sa démission après le rejet massif de "sa" réforme constitutionnelle, une perspective qui angoissait les marchés, lesquels redoutaient une envolée des taux d'emprunt italiens et des conséquences néfastes pour les banques italiennes.

Le fabricant de semi-conducteurs Infineon était en tête du Dax avec une hausse de 3,03% à 15,79 euros.

Seules les bancaires perdaient des plumes sous l'effet des angoisses concernant le secteur dans le sillage du référendum italien. Commerzbank lâchait 0,20% à 6,57 euros et Deutsche Bank 0,74% à 14,73 euros. Cette dernière a décidé de cesser ses opérations de négoce avec près de 3.400 clients dans le cadre de sa restructuration, d'après un mémo interne cité par le Wall Street Journal.

Sur l'indice des valeurs technologiques TecDax, Aixtron avançait de 2,66% à 3,93 euros. Les Etats-Unis ont bloqué vendredi l'acquisition du groupe industriel allemand par le chinois Grand Chip Investment (GCI), invoquant "des risques pour la sécurité nationale", tout en laissant la porte ouverte à un rachat du reste de l'entreprise allemande par GCI.

"Les acheteurs potentiels et Aixtron évaluent actuellement l'impact" de la décision américaine, souligne Harald Schnitzer, analyste de DZ Bank.

"La situation reste confuse" alors que le ministère allemand de l'Economie doit encore trancher sur un possible rachat, estime-t-il.

Fin octobre, le gouvernement allemand, qui avait initialement donné son feu vert à ce rachat d'un montant de 670 millions d'euros, avait suspendu sa décision après avoir reçu des informations du gouvernement américain selon lesquelles une telle opération reviendrait à transférer des technologies sensibles.

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