Paris (awp/afp) - La Bourse de Paris perdait à nouveau du terrain (-1,01%) au démarrage de la dernière séance de la semaine, plombée à son tour, après Wall Street et l'Asie, par les annonces douanières de Donald Trump et avant un week-end électoral chargé en Europe.

A 09H42 (08H42 GMT), l'indice CAC 40 perdait 53,12 points à 5.209,44 points. La veille, il avait fini en nette baisse de 1,09%.

"Entre les interrogations au sujet de la politique monétaire de la Fed et le nouveau front ouvert par Donald Trump, qui relance les craintes d'une guerre commerciale après l'annonce de la mise en place de droits de douane sur l'acier et l'aluminium, qui s'apparentent clairement à des mesures protectionnistes (...), les marchés ont beaucoup d'informations à digérer", ont souligné dans une note les stratégistes du courtier Aurel BGC.

De fait, l'indice Parisien creusait ses pertes de la veille alors que la clôture en forte baisse de Wall Street jeudi, couplée à celle des Bourses chinoises vendredi, faisait souffler un vent de défiance parmi les investisseurs, qui s'est accentué après les annonces de Donald Trump au sujet des importations d'acier et d'aluminium.

Le président américain a évoqué jeudi l'imposition de tarifs douaniers de 25% pour l'acier et de 10% pour l'aluminium, au risque d'entrer en conflit avec ses principaux partenaires commerciaux et suscitant l'inquiétude sur tous les marchés mondiaux.

Par ailleurs, la fébrilité était de mise "avant le scrutin italien et l'annonce des résultats du vote par correspondance des adhérents du SPD à l'accord de coalition négocié avec la CDU/CSU en Allemagne", ont complété les stratégistes de Aurel BGC.

De son côté, le président de la banque centrale américaine Jerome Powell a réaffirmé jeudi qu'il s'attendait à ce que les salaires augmentent bientôt aux Etats-Unis mais a assuré que l'économie n'était "pas en surchauffe".

Du côté des indicateurs, le marché prendra connaissance des prix à la production industrielle en janvier dans la zone euro ainsi que des immatriculations de voitures neuves pour février en Allemagne.

Aux Etats-Unis est également attendue la deuxième estimation du moral des ménages pour février publiée par l'Université du Michigan.

Par ailleurs, la Première ministre britannique Theresa May doit préciser ce vendredi lors d'un discours sa vision des futures relations du Royaume-Uni avec l'UE après le Brexit.

- LafargeHolcim lesté par ses résultats 2017 -

Sur le front des valeurs, LafargeHolcim chutait de 4,08% à 45,87 euros après avoir annoncé vendredi une perte nette de 1,6 milliard de francs suisses suisses (1,38 milliard d'euros) en 2017, contre un bénéfice de 1,7 milliard un an plus tôt, plombé par des dépréciations d'actifs.

ArcelorMittal reculait pour sa part de 1,34% à 27,35 euros. Le géant mondial de la sidérurgie et son rival japonais Nippon Steel & Sumitomo Metal (NSSM) ont annoncé vendredi un accord pour acquérir ensemble le groupe indien Essar Steel, dans le cadre de la procédure de liquidation de l'entreprise.

Technicolor ne profitait pas (-3,99% à 1,81 euros) de l'annonce jeudi de la conclusion d'un accord pour vendre son activité de licences de brevets à la société américaine InterDigital.

Gemalto grappillait 0,28% à 49,63 euros. Le spécialiste français de la sécurité numérique et champion mondial des cartes SIM a enregistré un bénéfice net en baisse de 33,7% à 176,5 millions d'euros en 2017.

Vivendi perdait 0,58% à 20,59 euros. Sa filiale Canal+ a annoncé jeudi soir qu'il interrompait la diffusion des chaînes du groupe TF1 (-0,34% à 11,58 euros), faute d'arriver à un accord commercial avec ce dernier dont il dénonce dans son communiqué "les exigences financières déraisonnables et infondées".

Figeac Aéro se repliait de 1,78% à 16,60 euros, sans bénéficier de l'annonce jeudi du rachat du groupe familial Tofer, spécialisé dans les pièces mécaniques pour l'industrie pétrolière et dans l'usinage de pièces pour l'aéronautique.

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