ajoute places européennes, valeurs et commentaires d'analystes

Paris (awp/afp) - La Bourse de Paris a fini en net recul de 0,98% lundi, assombrie par les nombreuses incertitudes politiques tant en Europe qu'aux États-Unis.

L'indice CAC 40 a perdu 47,34 points à 4.778,08 points, dans un volume d'échanges faible de 2,6 milliards d'euros. Vendredi, le marché Parisien avait gagné 0,65%.

Sur les autres marchés européens, la Bourse de Francfort a baissé de 1,22% et celle de Londres a perdu 0,22%. Par ailleurs l'Eurostoxx a reculé de 1,06%.

Le marché Parisien, qui a démarré proche de l'équilibre, a tenté brièvement de s'élancer dans le vert avant de baisser clairement.

"Les marchés européens ont connu un accès d'incertitude aujourd'hui qui est la traduction claire des inquiétudes politiques", a observé Alexandre Baradez, un analyste de IG France.

"Il y a un plafonnement de l'optimisme et des attentes par rapport à la politique du nouveau président américain. Les investisseurs n'ont vu pour l'instant que des mesures protectionnistes, ils attendent désormais des confirmations chiffrées du programme économique" annoncé pendant sa campagne, a-t-il expliqué.

Les premiers pas de Donald Trump sont observés à la loupe par les investisseurs, tout comme les premiers obstacles sur sa route. Une cour d'appel américaine a infligé un nouveau revers dimanche à l'administration Trump, en rejetant sa demande de rétablir immédiatement l'application du décret migratoire bloquant l'entrée des États-Unis aux ressortissants de sept pays majoritairement musulmans.

Vendredi, le président américain a également signé deux décrets ordonnant un réexamen de la réglementation financière élaborée après la crise financière de 2008, en particulier la loi Dodd-Frank sur la réforme de Wall Street.

"Les doutes politiques très clairs dans laquelle l'Europe est plongée" avec d'importantes échéances électorales à l'horizon pèsent également sur les places européennes, a complété M. Baradez.

La conférence de presse du candidat de la droite à la présidentielle française, François Fillon, n'a par contre "pas eu d'effet notable sur les marchés", a noté M. Baradez.

Les investisseurs n'ont eu que très peu d'éléments à se mettre sous la dent du point de vue macroéconomique.

En Allemagne, les commandes industrielles ont augmenté de 5,2% en décembre comparé au mois précédent, un rebond nettement plus marqué qu'anticipé par les économistes.

Du côté des valeurs, Innate Pharma a plongé de 15,65% à 11,05 euros en raison d'une étude n'ayant pas donné les résultats escomptés en phase II.

Carmat (-5,33% à 27,87 euros) a reculé après avoir retiré la demande déposée auprès des autorités françaises de reprise d'un essai clinique suspendu après le décès d'un patient, n'excluant pas de le poursuivre aux États-Unis, comme l'affirme son directeur général dans une interview au Parisien.

Accor a perdu 1,35% à 38,62 euros après être entré en négociations exclusives en vue du rachat de l'intégralité de Travel Keys, spécialiste américain de la location de résidences privées de luxe.

Le secteur bancaire a été l'un des plus touchés par le pessimisme ambiant. Crédit Agricole a ainsi perdu 2,48% à 11,97 euros, BNP Paribas 1,85% à 60,01 euros, et Société Générale 2,42% à 44,76 euros.

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