Paris (awp/afp) - Une sanction de 900'000 euros a été prononcée contre la société de Bourse américaine 3RED Trading pour des manipulations de cours par la commission de sanctions de l'Autorité des marchés financiers (AMF).

Son président Igor Oystacher s'est également vu infliger une amende de 200'000 euros pour les mêmes motifs, par cette instance, la seule habilitée à sévir au sein du gendarme boursier.

Les faits se sont déroulés entre le 14 septembre 2012 et le 10 janvier 2013 sur le marché des contrats à terme du CAC 40.

Un contrat à terme est un engagement pris par deux investisseurs. A la date d'expiration du dit contrat, le premier doit céder au second l'actif concerné et le second doit l'acheter à un prix fixé à l'avance. Ces contrats, aussi appelés "futures", peuvent être liés à des indices boursiers.

Dans cette affaire, deux modes opératoires distincts ont été identifiés, le premier s'apparentant quasiment à la pratique dite du "layering" et le deuxième à des ordres dits "scintillants".

Dans le premier cas, M. Oystacher, fondateur, président et unique actionnaire de 3RED Trading, émettait d'abord un nombre important d'ordres boursiers "donnant l'impression d'un fort intérêt acheteur", puis réalisait des transactions dans le sens inverse, avant d'annuler massivement tout ou partie des premiers ordres d'achats passés, avait détaillé la représentante du collège de l'AMF lors de l'examen du dossier en séance publique fin novembre.

Cette série d'annulations générait alors un grand courant vendeur qui lui permettait de "répéter l'opération en sens inverse" et avait pour conséquence de donner "une image fausse ou trompeuse de l'offre et de la demande", soit des cas "évidents de manipulations de cours", avait également souligné la rapporteure de la commission des sanctions.

Au total, 355 séquences de ce type ont été isolées pour un profit de 301.375 euros.

Les griefs de l'AMF portaient également sur 6.339 ordres dits "scintillants", qui se caractérisent par le passage d'ordres de manière répétitive, qui étaient annulés puis passés à nouveau.

"Cela crée l'apparence d'une activité qui en réalité était fantôme", avait résumé la rapporteure.

afp/rp