Les KHOLs sont un peu rentrés dans le rang depuis l'été. Sur les dix dernières années, leur parcours est incroyable (cliquer pour agrandir)
Qu'est-ce qui a changé depuis le mois de mai ? Le rebond qui a eu lieu entre fin mars et fin mai (33%) a plafonné, note le bureau d'études, avec des valorisations qui ont atteint des niveaux tests : 27,8 fois les résultats, contre un marché dans son ensemble qui tourne autour de 15,4 fois. D'ailleurs, contrairement aux idées reçues, les Belles Californiennes ne sont pas aussi chères. "Ces valeurs continuent de peser pour 50% dans l'augmentation du CAC40" par rapport à 2017, alors que les quatre noms représentent 24% de l'indice français, poursuit AlphaValue. Mécaniquement, cela devient un problème. "Les indices qui dépendent d'une poignée d'actions deviennent dangereux en raison du différentiel de performance entre les ETF et la gestion active traditionnelle", continue le bureau d'études. Un mouvement d'autant plus accentué que la performance des ETF est "auto-réalisatrice", grâce à la puissance de leurs flux entrants.
Il y a quelques semaines, les FAANGs ont eu droit à un coup de semonce : Facebook et Netflix ont pris un chemin divergent du reste du groupe après leurs publications. Certes, le risque a été contenu par les bonnes performances de Google, Apple et Amazon, mais la mise en garde est assez claire "sur le fait que la surperformance passive peut se transformer en sousperformance passive (et massive) du jour au lendemain", prévient AlphaValue.
Qu'est-ce qui pourrait faire dérailler LVMH, Kering, Hermès et L'Oréal ?
Le surendettement de la clientèle est la réponse la plus évidente pour AlphaValue. Le secteur a été stimulé par "cette Chinoise qui a l'air de ne jamais tiquer sur l'étiquette de prix de ce sac Hermès", mais l'accès au crédit peut devenir la variable d'ajustement, estime le bureau d'études. En effet, les statistiques sur le crédit en Chine sont imprécises mais pointent néanmoins vers une seule direction : une accélération soudaine de la demande de crédit à la consommation. L'encours aurait augmenté d'environ 40% par rapport à l'année dernière. "Mais la consommation financée par l'endettement ne peut pas durer", continue AlphaValue, surtout si les efforts (quoique relâchés) pour nettoyer l'univers bancaire parallèle chinois s'avèrent efficaces. "Il est clair qu'un sac de luxe est un élément moins essentiel qu'un smartphone, de sorte que lorsque les dépenses personnelles diminuent, le luxe peut souffrir assez vite", conclut l'intermédiaire financier.
Un sac Vuitton Surène sur les boutiques en ligne française et chinoise. Converti en euros, le sac de droite coûte 2 213 EUR, soit 20% de plus que celui de gauche (Copies d'écran Louis Vuitton - Cliquer pour agrandir)