Paris (-1,9% à 3.161Pts) termine la semaine pratiquement au plus bas, le bilan annuel est ramené à zéro (à 1 point d'indice près).

Une vague de dégagements s'est enclenchée vers 14H30, dès la publication des statistiques de l'emploi aux Etats Unis et le repli s'est accentué avec ce qui s'apparente à des allègements de précaution à la veille du week-end.
Si le sort des élections en France ne suscite pas d'inquiétudes (comme le démontre la contraction du 'spread' entre les Bunds et les OAT (125Pts contre 130Pts en début de semaine), une forte poussée des partis politiques extrêmes en Grèce (élections législatives) pourrait stresser les marchés lundi.

Le CAC40 qui chute de près de -2% ce soir abandonne plus de 3,2% sur la semaine, ce qui efface les gains de la précédente.

L'indice phare à perdu plus de 2,4% 'en ligne droite' entre 13H et 16H40 (entre 3.228 et 3.155Pts) et ce phénomène est général en Europe puisque Francfort et Londres perdent également près de 2%... et l'Euro-Stoxx50 dévisse de plus de 4% sur la semaine (le mois de mai semble d'ores et déjà fidèle à sa mauvaise réputation boursière).

A Wall Street, la rechute de -1,4% du 'S&P' place cet indice dans une situation délicate car le support des 1.375Pts est enfoncé, le Nasdaq qui plonge de -1,8% s'enfonce nettement sous les 3.000 (à 2.970Pts).

Les investisseurs sanctionnent le tarissement des embauches aux États-Unis: l'économie américaine n'a créé que 115.000 emplois non agricoles en avril, selon le Département du Travail, et le taux de chômage est resté à peu près stable à 8,1% de la population active.

Les économistes anticipaient 'officiellement' environ 160.000 créations d'emplois en avril en début de semaine, mais les estimations allaient de 90.000 à 150.000 après le rapport ADP, publié mercredi.

'Les créations d'emploi ont ralenti à la fois dans l'industrie et dans le secteur privé des services, tandis que le secteur public a continué de supprimer des postes', précise un économiste de Natixis. S'il s'attend toujours à des créations d'emploi graduelles dans le courant de l'année, ce dernier juge les perspectives pour 2013 moins certaines.

Les élections législatives en Grèce rendent aussi le marché fébrile. Certains craignent une remise en cause du programme d'austérité, voire de la participation de la Grèce à la zone euro, en cas d'échec de la coalition du Pasok et du Parti de la Nouvelle Démocratie.

La semaine écoulée n'a apporté que des déconvenues, tant sur l'attitude de la BCE face à la dégradation de la conjoncture en Europe qu'au niveau des indices, avec un PMI de l'activité globale en France qui se replie à 45,9 en avril contre 48,7 en mars.
Le PMI s'inscrit donc en dessous de son estimation flash (46,8) et indique la plus forte contraction de l'activité dans le secteur privé depuis six mois.

'Cet affaiblissement généralisé de la demande est d'autant plus inquiétant qu'il n'est que partiellement nuancé par des perspectives d'amélioration de la conjoncture une fois l'élection présidentielle passée', commente Jack Kennedy, Senior Economist à Markit.

Sur le CAC40, Veolia gagne 0,9% à 10,5 euros, après avoir publié un chiffre d'affaires de premier trimestre supérieur aux attentes et réaffirmé ses objectifs pour la période 2012-2013.

Legrand (+2,6%) et BNP Paribas (+0,5%) signent aussi certaines des meilleures performances de l'indice, après avoir dévoilé leurs résultats de premier trimestre.
Les opérateurs télécom jouent un rôle de valeurs refuge avec +1,8% pour Vivendi et +1,2% pour France Télécom.

Inversement, les opérateurs se sont détournés du secteur automobile avec Renault -4,75%, Peugeot (-4,3%, nouveau plancher historique avec une capitalisation tombée sous les 3MdsE, c'est à dire moins que SEB malgré 6MdsE de trésorerie) puis Michelin avec -3,6%.

Alstom dévisse pour sa part 4,3% à 26,27 euros, avec le tassement à 7,1% de sa marge opérationnelle sur l'exercice 2011/2012, tandis que le groupe promet une amélioration progressive autour de 8% à horizon 2015 et s'attend à une activité soutenue en 2012 (elle pourrait s'accélérer en cas de signature d'un contrat sur des centrales thermiques en Chine).

La chute de -4% du baril de pétrole à New York entraine également des ventes appuyées sur Technip (-4,6%), Total (-1,8%), Maurel et Prom (-5,25%).

Sur le SBF120, Air France-KLM lâche 0,75% à 3,48 euros, après l'annonce par la compagnie d'une perte trimestrielle sous l'effet d'un gonflement de la facture carburant.

Les performances de Steria (+5,3% à 15,5 euros) sont saluées par le marché, mais on ne peut en dire autant de celles de CFAO (-3,3%), Altran (-6,5% à 4,18 euros) et Alstom (déjà évoqué).

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