La bourse de Paris cède près de 0,2% ce matin, autour des 8090 points, malgré la performance de Renault qui s'arroge plus de 3%.

L'indice parisien s'achemine ainsi vers une deuxième semaine consécutive de baisse malgré l'actualité porteuse des derniers jours.

La fébrilité du marché parisien s'inscrit dans le sillage du fort repli essuyé hier soir par Wall Street, où la remontée des rendements obligataires est venue alimenter la nervosité des investisseurs.

A ce stade de la semaine, le CAC accuse une baisse de 1%. A New York, les grands indices se dirigent eux aussi vers une semaine négative, avec un recul de plus de 2% pour le Dow Jones et de 0,3% pour le Nasdaq.

Cette rechute semble pourtant difficile à expliquer sur la base du flux d'actualités de la semaine, marqué par les résultats stratosphériques de Nvidia et des indices PMI attestant de la reprise économique en Europe.

Ce retournement de tendance pourrait bien trouver sa source dans la volonté des investisseurs d'engranger quelques prises de bénéfices alors que les places boursières mondiales ont volé de records en records récemment.

Outre les prises de profits, la tendance baissière peut être mise sur le compte de l'incertitude entourant le calendrier des futures baisses de taux de la Fed, une situation largement renforcée par les 'minutes' prudentes publiées cette semaine par l'institution.

Sur le marché obligataire, le rendement des emprunts du Trésor à 10 ans a repris une pente ascendante cette semaine pour flirter avec la barre de 4,50% hier, alors qu'il était revenu à des plus bas d'un mois la semaine passée.

'Au vu de la solide performance enregistrée par les marchés d'actions depuis le début du mois de mai, qui était justement due à un reflux des rendements obligataires, cela a servi d'excuse pour prendre partiellement ses profits', expliquent les équipes de Danske Bank.

Les investisseurs attendent désormais de se tourner vers les statistiques du jour, à commencer par les commandes de biens durables et l'indice de confiance des consommateurs du Michigan qui paraîtront dans l'après-midi aux Etats-Unis.

En attendant, le climat des affaires en France se montre stable en mai par rapport à avril, au vu de l'indicateur synthétique calculé par l'Insee qui se maintient à 99, soit juste au-dessous de sa moyenne de longue période (100).

Outre-Rhin, la croissance de l'économie allemande a atteint 0,2% au premier trimestre par rapport aux trois mois précédents grâce au dynamisme des exportations et des dépenses d'investissement, montrent des statistiques détaillées publiées vendredi, venant confirmer l'estimation initiale.

Si le repli des Bourses vient un peu calmer le jeu après l'inscription de nombreux plus hauts historiques, la tendance positive reste pour autant intacte, estiment certains stratèges.

Selon les analystes de la banque privée suisse Lombard Odier, les marchés boursiers devraient ainsi poursuivre leur progression en 2024.

'Le scénario d'une croissance mondiale résiliente et d'une inflation en recul reste d'actualité malgré les incertitudes de court terme', soulignent Luca Bindelli, responsable de la stratégie d'investissement, et Edmund Ng, stratège actions senior.

'Ces vents porteurs pour les marchés actions devraient perdurer en 2024', assurent les deux spécialistes.

Dans l'actualité des sociétés françaises, Alstom indique avoir placé une émission d'obligations super-subordonnées ('hybrides') d'un montant de 750 millions d'euros, 'massivement sursouscrite, reflétant une forte demande en provenance de différentes zones géographiques et catégories d'investisseurs'.

Teleperformance annonce que son conseil d'administration a décidé d'annuler trois millions d'actions auto-détenues, représentant 4,7% du capital social, des actions qui avaient été rachetées dans le cadre d'un programme mis en oeuvre en avril 2023.

Enfin, Renault s'adjuge plus de 3%, signant la plus forte hausse du CAC 40 et de l'indice SBF 120. Dans une note diffusée dans la matinée, UBS indique être passé à une opinion 'neutre', contre un conseil 'vendre' auparavant, avec un objectif de cours rehaussé de 31 à 50 euros.

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