Le CAC40 (-1.72%) est parvenu à préserver les 4.400Pts mais cela ne doit pas faire oublier que le plancher des 4.330 a été testé et 75Pts ont été repris sur les plus bas du jour (environ 1,5%).

La pression baissière ne s'est pas vraiment relâchée à Paris (net accroissement des volumes à 4,65MdsE) ni en Europe: Francfort chute de -2,35% et en termine sous le seuil hautement symbolique des 10.000Pts (le DAX30 paye son exposition sur la Chine).

Une débâcle boursière a été évitée avec la matérialisation d'un petit courant acheteur (chasse aux bonnes affaires) qui s'est enclenché sur la rumeur -confirmée ce soir- de l'abandon du processus de 'coupe-circuit' en Chine, lequel aurait été 'mal calibré'.

Wall Street a rapidement effacé la moitié de ses pertes initiales (repassant de -2 à -1%) mais les supports moyen terme sont toujours compromis... et le VIX fait des embardées (+14% à 23,4).

'On n'est plus très loin d'un 'bear market' (marché baissier), caractérisé par une chute d'au moins 20% par rapport aux pics les plus récents', estimait ce matin un trader basé à Londres selon lequel 'la grande question est de savoir si tout cela va s'arrêter'.

'A la vitesse à laquelle les choses vont aujourd'hui, je ne serais pas surpris que le mois de janvier s'aggrave encore', a averti cet expert (janvier est déjà perdant de -7% à -8% sur l'euro-Stoxx50 qui vient de retracer ses planchers du 24 août et de fin septembre).

Le catalyseur de ce nouveau coup de tabac, c'est la dévaluation du yuan qui a connu ce jeudi sa plus forte baisse (-0,5%) depuis le mois d'août, ce qui atteste de l'inquiétude des marchés quant à l'économie chinoise, déjà fragilisée ces derniers mois et qui constitue la 'grande affaire' macroéconomique de ce début d'année.

A la surprise générale, Pékin a procédé jeudi à une nouvelle dévaluation, ce qui a entraîné d'importants mouvements de vente sur les principaux marchés actions chinois, et alors que l'indice CSI 300 n'a pu coter que 14 minutes (+1Mn... soit 852 secondes en tout) aujourd'hui avant d'accuser des pertes de 7%.
L'un des corollaires de ce plongeon en est un autre : celui des cours du pétrole.

Le baril de pétrole brut américain WTI a dévissé ce jeudi jusque vers 32,1$ (capitulation ?) pour tester un 'plus bas' depuis 12 ans mais il se redresse ce soir vers 33,6$ et préserverait ainsi son plancher de mi-février 2009.

Dans ce contexte, de surcroît alourdi par la crise diplomatique grave entre l'Arabie Saoudite et l'Iran ainsi que par l'annonce par Pyongyang d'un premier essai de bombe H (contesté par des experts US qui classifient l'essai de type 'A'), la baisse du taux de chômage de la zone euro à 10,5% en novembre dernier, soit un plus bas depuis octobre 2011, et le recul de 0,3% des ventes de détail dans la région ce même mois sont passés totalement inaperçus.
Tout comme la baisse du nombre d'inscrits hebdomadaires au chômage outre-Atlantique de 287.000 à 277.000. Précisons cependant que le consensus escomptait un retrait encore plus marqué autour de 270.000.

Dégradé par Berenberg, Saint-Gobain cède 4,3% et accuse toujours le plus fort repli de l'indice phare. Côté valeurs pétrolières, c'est la capitulation: Vallourec dévisse de 7,5% (vers 7,13E) sur le SBF 120 (le titre capitalise moins de 1MdE et à peine 20% de son CA), Maurel et Prom de -4,5%, Technip de -3,7%, Total de -2,5%.

Les opérateurs croisent les doigts pour que les autorités chinoises se lancent dans un 'whatever it takes' pour endiguer la débâcle boursière, même si tout le monde sait pertinemment que ce sera complètement artificiel et pleinement assumé (c'est le rôle revendiqué par 'l'équipe nationale', c'est à dire Pékin + PBOC + les banques et institutions financières 'aux ordres').


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