Paris (awp/afp) - Les Bourses mondiales sont orientées en baisse vendredi, peu réjouies à l'idée que la banque centrale américaine (Fed) puisse retarder davantage sa première baisse des taux après des signaux de résilience de l'économie américaine.

En Europe, vers 11H50 GMT, la Bourse de Paris reculait de 0,20%, celle de Francfort de 0,38% et Londres cédait 0,37%, après s'être chacune enfoncée plus loin en terrain négatif en première partie de séance. En Suisse, le SMI baissait de 0,50%.

Sur la semaine, les trois indices affichaient des pertes, mais leur bilan mensuel restait toujours positif.

Wall Street se dirigeait vers une ouverture en hausse, les contrats à terme des trois principaux indices prenant entre 0,12% et 0,33%, au lendemain d'une clôture négative.

"La peur des taux d'intérêt est de retour et pèse sur l'esprit des acteurs du marché", explique Andreas Lipkow, analyste indépendant.

Les investisseurs digèrent encore l'indice PMI composite (tous secteurs confondus), établi par S&P Global pour mesurer l'activité économique aux États-Unis, publié jeudi. Il est ressorti en mai à son plus haut niveau depuis 25 mois.

Si le secteur des services a fait des étincelles, l'industrie manufacturière a aussi connu une montée en puissance.

Ce tableau de l'économie américaine accrédite ainsi l'hypothèse d'une poursuite de la politique monétaire agressive de la Fed, repoussant l'échéance d'un premier abaissement des taux de l'institution monétaire américaine.

Pour ramener l'inflation à 2%, la Fed a relevé ses taux entre mars 2022 et juillet 2023, les faisant grimper jusqu'à la fourchette de 5,25-5,50%, leur plus haut niveau depuis 20 ans, et les a laissés à ce niveau depuis.

"Actuellement, les hypothèses de baisse des taux directeurs aux États-Unis" tablent sur "une petite baisse des taux en septembre et une autre en décembre", précise Andreas Lipkow.

Du côté de la macroéconomie européenne, l'Allemagne a enregistré une hausse de son produit intérieur brut (PIB) au premier trimestre, après avoir connu un net recul en fin d'année dernière et sur l'ensemble de l'année 2023, plombée par la crise de son industrie.

Entre janvier et mars, la première économie de la zone euro a connu une croissance de 0,2% de son activité par rapport au dernier trimestre 2023, selon des chiffres définitifs publiés par l'institut de statistique Destatis dans un communiqué. Sur un an, l'Allemagne connaît en revanche une chute de 0,9% de son PIB.

Sur le marché obligataire, les rendement des emprunts d'État américains et européens à long terme restaient aux mêmes niveaux que la veille vers 11H50 GMT, après une remontée en séance jeudi à la suite de la publication des PMI aux États-Unis.

TotalEnergies corrige le tir

Le PDG de TotalEnergies Patrick Pouyanné a indiqué jeudi confirmer étudier une cotation en actions "à New York, comme à Paris", sans s'avancer sur l'éventualité d'une cotation principale aux États-Unis qui défraie la chronique depuis plusieurs semaines.

Interrogé par Le Figaro sur la question de savoir si le groupe étudiait "bel et bien une cotation principale à New York", le PDG a évoqué "une erreur de traduction": "Un +primary listing+ dans notre esprit, ce n'est pas une +cotation principale+, c'est la cotation de l'action TotalEnergies, à New York comme à Paris", a expliqué le PDG.

Le titre lâchait 0,18% à la Bourse de Paris.

Le pétrole en repli

Les cours du pétrole reculaient, plombés par la perspective de taux d'intérêts élevés pendant plus longtemps aux Etats-Unis, et dans l'anticipation de la réunion de l'Opep+, qui se tiendra finalement en ligne début juin.

Vers 11H50 GMT, le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet baissait de 0,17%, à 81,22 dollars.

Celui de West Texas Intermediate (WTI) américain de même échéance abandonnait 0,16%, à 76,75 dollars.

L'euro était en hausse de 0,23% face au billet vert, à 1,0840 dollar pour un euro.

Le bitcoin perdait 0,68% à 67.294 dollars.

afp/al