La géopolitique est au premier plan des préoccupations de chacun après l'éclatement de la guerre entre Israël et le groupe militant palestinien Hamas, et l'humeur des marchés est pour le moins agitée.

Cette semaine pourrait rassurer les ménages et les entreprises sur leur capacité à résister à un environnement macroéconomique incertain : certaines des plus grandes entreprises mondiales publient leurs résultats, et les données économiques donnent un aperçu de la croissance, des salaires et des dépenses de consommation aux États-Unis, en Chine et au Royaume-Uni, par exemple.

Kevin Buckland à Tokyo, Lewis Krauskopf à New York et Naomi Rovnick, Karin Strohecker et Amanda Cooper à Londres vous présentent la semaine à venir sur les marchés.

1/ LES RÉSULTATS S'ACCÉLÈRENT

Un certain nombre de grandes entreprises américaines publient leurs résultats, relançant la saison des résultats du troisième trimestre qui devrait montrer une reprise de la croissance des bénéfices après un premier semestre en demi-teinte.

Tesla donne le coup d'envoi des résultats des grandes entreprises le 18 octobre. Les actions de ces sociétés ont été les principaux moteurs de la hausse des actions en 2023.

Bank of America et Goldman Sachs publient toutes deux leurs résultats le 17 octobre. Parmi les autres grandes capitalisations, citons le géant de la santé Johnson & Johnson le 17 octobre, Netflix le 18 octobre et Philip Morris International le 19 octobre.

En ce qui concerne les données économiques, les ventes au détail américaines pour le mois de septembre, attendues mardi, fourniront un aperçu clé de la santé des consommateurs. Les investisseurs sont désireux de déterminer si l'économie peut éviter un atterrissage brutal. Les ventes au détail américaines ont augmenté plus que prévu en août, la hausse des prix de l'essence ayant dopé les recettes des stations-service.

2/ LES CHÂTEAUX DE SABLE

L'horloge tourne à plein régime pour le plus grand promoteur immobilier privé de Chine.

Country Garden a jusqu'à mardi pour honorer le paiement des coupons, faute de quoi l'ensemble de sa dette offshore de près de 11 milliards de dollars sera considéré comme en défaut de paiement.

Il n'est pas le seul. Des entreprises représentant 40 % des ventes de logements en Chine sont en défaut de paiement depuis 2021, date à laquelle une crise de liquidité a frappé le secteur, qui représente environ un quart de l'économie.

Pékin a récemment mis en place une série de mesures, mais elles n'ont eu que peu d'impact sur les ventes de logements.

Selon certaines informations, le gouvernement chercherait à augmenter son déficit budgétaire pour atteindre l'objectif de croissance de 5 % fixé pour cette année.

Les données récentes suggèrent déjà que le pire est peut-être passé pour certaines parties de l'économie. Mercredi pourrait apporter une confirmation, avec la publication du PIB, de la production industrielle et des ventes au détail.

3/ LES SONDAGES AUX URNES

Les Polonais ont voté pour un nouveau gouvernement lors d'un scrutin à fort enjeu dimanche, à l'issue d'une course serrée et imprévisible dans la plus grande économie d'Europe centrale. Le coût de la vie et l'immigration sont les principaux enjeux nationaux, mais le vote façonnera les liens - actuellement tendus - de la Pologne avec Bruxelles, et aura également d'énormes conséquences pour les élections européennes de l'été 2024.

Le parti nationaliste au pouvoir, Droit et Justice (PiS), est arrivé en tête des élections, mais il est probable qu'il n'obtiendra pas la majorité, selon un sondage de sortie des urnes réalisé tardivement lundi. Le risque est qu'un tel résultat conduise à un gouvernement fragile, voire à un vide politique, ce qui pourrait aggraver les difficultés du zloty, des obligations nationales et des marchés boursiers du pays.

Dimanche, l'héritier Daniel Noboa a remporté l'élection présidentielle équatorienne avec plus de 52 % des voix, tandis que les Argentins se rendront aux urnes le 22 octobre.

4/ MISEZ SUR UN CERTAIN OPTIMISME

Des nuages d'orage s'abattent sur les valeurs bancaires européennes, alors que la hausse des taux d'intérêt s'estompe et que les risques de récession augmentent, mais certains grands investisseurs s'accrochent à leurs actions.

Les banques ont longtemps sous-performé le principal marché boursier de la région. À la veille de la publication des résultats trimestriels la semaine prochaine, les actions des banques européennes affichent un rendement en dividendes de près de 8 %, ce qui les rend moins chères que lors de la crise financière mondiale de 2008.

Les banques ont été fortement stimulées par l'augmentation du coût de leurs prêts en fonction des taux d'intérêt de la banque centrale.

Les prévisions des analystes recueillies par le gestionnaire d'actifs européen Amundi montrent que les banques européennes devraient augmenter leurs bénéfices ajustés de 25 % cette année, puis de 6 % en 2024.

5/ LE DILEMME DE LA VIEILLE DAME

Pauvre vieille dame de Threadneedle Street. Depuis des mois, la Banque d'Angleterre (BoE) est constamment trompée par les données sur l'inflation. Pendant la majeure partie de l'année, l'inflation a été supérieure aux attentes et aux prévisions de la banque centrale. Soudain, en août, l'inflation a ralenti plus que prévu. Nombreux sont ceux qui pensent que ces données ont poussé la BoE à laisser ses taux inchangés lors de sa dernière réunion.

Cela dit, l'inflation reste plus de trois fois supérieure à l'objectif de 2 % de la BoE et la croissance n'est pas vraiment brillante. Par ailleurs, aux dernières nouvelles, le marché du travail commençait à se refroidir, mais le salaire de base a augmenté à son rythme le plus rapide jamais enregistré, ce qui complique encore la tâche de la BoE.

D'autres surprises les 17 et 18 octobre, lorsque les données sur l'emploi et l'inflation arriveront respectivement, pourraient créer une situation délicate pour la réunion de novembre de la BoE, un peu plus de deux semaines plus tard.