Paris (awp/afp) - Les Bourses européennes rebondissent lundi et l'euro monte, après le premier tour des élections législatives en France, qui réduit, pour les marchés, la probabilité que le Rassemblement national obtienne une majorité absolue à l'Assemblée nationale.

"Le risque d'un changement radical de politique en France s'est amenuisé et le soupir de soulagement sur les marchés boursiers se fait clairement sentir ce matin", commente Jochen Stanzl, analyste de marché chez CMC Markets.

La Bourse de Paris bondissait de 2,06% vers 07H40 GMT, Francfort gagnait 0,37% et Londres 0,35%. En Suisse, le SMI prenait 0,51%.

Sur le marché des changes, la monnaie unique européenne gagnait 0,42% face au billet vert, à 1,0780 dollar pour un euro, porté par le scénario "selon lequel le Rassemblement national pourrait ne pas obtenir une majorité absolue au second tour", commente Ipek Ozkardeskaya, analyste de Swissquote Bank.

Le Rassemblement national est arrivé en tête des suffrages avec plus de 33% des voix, légèrement en dessous des derniers sondages. Le Nouveau front populaire atteint près de 28% et le camp présidentiel environ 21%.

Sur le marché obligataire, l'écart entre le taux d'intérêt de l'emprunt de la France à dix ans et celui de l'Allemagne, la référence en Europe, se réduit après avoir touché un pic depuis 2012 la semaine précédente. Cet écart, appelé "spread", est un indicateur qui mesure la confiance des investisseurs dans un pays, ici, la France.

Le taux de l'emprunt français à 10 ans évoluait à 07H40 GMT vers 3,31%, contre 2,54% pour le taux allemand, qui fait référence en Europe.

Pour les marchés, c'est ainsi la victoire du "scénario du moins pire" qui s'est déroulé dimanche, commente John Plassard, spécialiste de l'investissement pour Mirabaud.

"Ce que le marché craignait le plus était une majorité absolue, d'un côté comme de l'autre. Pour le moment, pour le Rassemblement national, ce scénario n'est pas encore écarté, mais on voit que les tractations ont débuté sur la question des désistements", ajoute-t-il.

Outre-Manche, la politique aussi est au coeur de l'attention des investisseurs alors que les Britanniques se rendront aux urnes le 4 juillet, "mais il y a peu de suspense à l'horizon", poursuit Ipek Ozkardeskaya.

"Une victoire du parti travailliste est considérée comme un net avantage pour les marchés financiers" et "devrait également profiter à la livre sterling à long terme, grâce à l'espoir d'une amélioration des relations avec l'Europe après le Brexit", a-t-elle détaillé.

Face à la devise britannique, l'euro gagnait 0,85% à 84,89 pence et le dollar perdait 0,21% à 78,91 pence.

Les banques françaises à l'honneur

Les banques cotées sur l'indice CAC 40 rebondissaient nettement: Société Générale prenait 5,98%, Crédit Agricole 4,12% et BNP Paribas 3,71%. D'autres entreprises malmenées depuis la dissolution - comme Vinci (+3,88%), Eiffage (+4,06%), TF1 (6,31%) ou encore Engie (+3,79%) - étaient aussi en forte hausse.

Airbus et Boeing s'offrent AeroSystems

Vingt ans après s'en être séparé, Boeing va racheter son sous-traitant Spirit AeroSystems, accablé par des problèmes de production, mais une partie des activités sera reprise par Airbus (+3,01%), ont annoncé lundi les deux grands concurrents de l'aéronautique mondiale.

Côté Boeing, la transaction se fera entièrement en actions, au prix de 37,25 dollars par titre, valorisant Spirit AeroSystems à 4,7 milliards de dollars. En incluant la dette de Spirit, l'opération est chiffrée à 8,3 milliards, a expliqué le constructeur américain dans un communiqué.

Le pétrole dans le vert

Les cours du pétrole sont toujours orientés en hausse lundi après avoir atteint leur plus haut niveau depuis près de deux mois vendredi.

Le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en août gagnait 0,71% à 85,61 dollars et le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain de même échéance prenait 0,76% à 82,16 dollars.

Le bitcoin gagnait pour sa part 2,18% à 63.256 dollars.

afp/al