L'entreprise a publié ses résultats annuels le 7 mars dernier, ce qui naturellement invite à une réévaluation. On ne s'attardera pas ici sur les mérites de son modèle d'affaires — copié sur le modèle de plate-forme d'Amazon — puisque le sujet a déjà été traité avec soin dans l'article de Louis.  

Zalando, rappelons-le cependant, doit davantage être approché comme un prestataire de services — marketing et logistique principalement — pour les acteurs de la fast fashion que comme un détaillant traditionnel.

Rappelons aussi que l'entreprise n'a jamais fait partie du fonds Europa One ou du portefeuille Europe PEA de Zonebourse. Toutefois, sa valorisation de l'automne dernier — x0.4-x0.5 le chiffre d'affaires en dépit d'un épatant parcours de croissance — faisait immanquablement penser à Zooplus, qui fut pour sa part l'un de nos investissements les plus performants en son temps.

Les bonnes nouvelles pour commencer : l'exploitation ressort dans le vert, avec une génération de cash positive et un résultat net qui, somme toute, reste bien représentatif de la capacité bénéficiaire réelle. 

Le management a utilisé une partie de la trésorerie en excès pour assurer un modeste désendettement et un rachat d'actions a priori remarquablement bien exécuté, c'est-à-dire à des multiples de valorisation historiquement bas. La dette nette reste négative, et le bilan confortable. Pas d'inquiétude à ce niveau.

Les moins bonnes nouvelles pour continuer : après quinze ans d'expansion à bride abattue, la croissance s'arrête net, premier trimestre atone et dissipation de l'effet pandémie obligent. Inflation prise en compte, c'est même à une décroissance qu'on assiste.

En parallèle, la marge brute décline à son plus bas depuis huit ans. On mesure ici la puissance du levier opérationnel de Zalando : la marge brute ne perd que 300 points de base, de 42% à 39%, mais cela coûte directement entre €150 et €200 millions de résultat net à l'entreprise.

Le management, dont on apprécie la gestion bien inspirée, promet naturellement une amélioration en 2023. Il semble toutefois avoir fait le deuil des taux de croissance à deux chiffres d'autrefois.