Rapport PIB romand 2021

Résistance face aux crises: la recette romande

Rapport sur le produit intérieur brut (PIB) romand, 14 octobre 2021

PIB ROMAND 2021

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INTRODUCTION

Un indicateur essentiel

Le produit intérieur brut (PIB) est la mesure la plus communément utilisée pour exprimer le dynamisme économique d'un pays ou d'une région. Ce chiffre permet une analyse de l'évolution dans le temps et une comparaison des régions entre elles; il peut aussi faire l'objet de prévisions. Le PIB est donc un outil précieux de mesure et d'aide à la planification pour les entreprises et les collectivités publiques.

En Suisse, le Secrétariat d'État à l'économie (SECO) et l'Office fédéral de la statistique (OFS) publient un PIB pour l'ensemble du pays. L'OFS publie également des estimations des PIB cantonaux, qui ne donnent toutefois qu'un aperçu limité de l'évolution au sein des secteurs d'activité et ne couvrent

• l'heure actuelle que les années 2008 à 2018. Pour sa part, le PIB romand comprend des valeurs historiques qui remontent jusqu'en 1997, une mesure de l'activité dans treize groupes de branches ainsi que des prévisions pour l'année en cours et la suivante. Il est publié depuis 2008 par les banques cantonales des six cantons romands, en collaboration avec le Forum des 100. Le PIB romand est calculé selon une méthode rigoureuse et transparente par l'Institut CREA d'économie appliquée de la Faculté des HEC de l'Université de Lausanne.

Le PIB romand pour 2020 et les années précédentes ainsi que les prévisions pour 2021 et pour 2022 ont été calculés en septembre 2021. En voici les points essentiels:

En 2020, la Suisse romande a affiché

• un PIB en baisse de 2,3% en termes réels (corrigés de l'inflation) en raison de la crise du Covid-19;
• un repli de son PIB similaire à celui de l'ensemble de la Suisse (-2,5%);
• un recul du PIB moins prononcé que ce qui était craint à l'été 2020 (-5,7%);
• une récession moins profonde que dans de nombreuses régions industrialisées.

En 2021, le PIB de la Suisse romande devrait

• rebondir de 2,8% dans un environnement toujours marqué par des incertitudes;
• progresser légèrement moins rapidement que le PIB suisse (+3,2%);
• dépasser son niveau d'avant-crise.

En 2022, le PIB de la Suisse romande devrait

• progresser de 4,2%;
• afficher un rythme de croissance plus élevé que celui du PIB suisse (+3,4%).

Dans le texte et les graphiques de ce document, la source des données relatives au PIB romand, aux PIB cantonaux et à la valeur ajoutée des branches est l'Institut CREA d'économie appliquée de la Faculté des HEC de l'Université de Lausanne. Les données relatives à la croissance suisse proviennent du Secrétariat d'État à l'économie (SECO) et de l'Office fédéral de la statistique (OFS). Pour mieux rendre compte de l'évolution de la conjoncture, les données utilisées ont été épurées des effets des grands événements sportifs internationaux (droits de retransmission, droits de licence), inclus dans le PIB suisse depuis quelques années pour des raisons comptables mais sans effets sur la conjoncture. L'analyse de l'évolution à long terme du PIB et de l'emploi dans les régions suisses se base sur les données du SECO et de l'OFS, complétées par celles du CREA. Pour la croissance européenne et mondiale, les valeurs utilisées sont celles du Fonds monétaire international (FMI). Les statistiques sur le commerce extérieur proviennent de l'Administration fédérale des douanes (AFD). Les données relatives à la population sont publiées par l'OFS.

PIB ROMAND 2021

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Un quart de l'économie suisse

En termes réels (corrigés de l'inflation, aux prix de 2015), le PIB romand est passé de 176,7 milliards de francs en 2019 à 172,6 milliards en 2020 et, en données nominales, de 177,0 milliards à 172,2 milliards, selon les estimations établies par le CREA. La comparaison de la croissance romande avec celle de la Suisse est tendanciellement favorable depuis le début du siècle, même si l'écart s'était resserré après la crise économique et financière, entre 2012 et 2017.

Grâce à cette dynamique, la Suisse romande a augmenté son poids dans l'économie helvétique. La hausse n'est que de l'ordre du dixième ou du centième de point de pourcentage par année, mais la tendance est régulière. Sur dix ans, de 2011 à 2020, ce poids est passé de 23,9% à 24,4%. Durant cette période, le secteur primaire a vu sa valeur ajoutée se replier légèrement en Suisse romande (-0,2% en moyenne par an), comme sur le plan national (-0,3%). Dans le secondaire (+2,4%) et le tertiaire (+1,4%) romands, les taux de croissance annuels ont été supérieurs ou égaux à la moyenne nationale (+1,9% et +1,4%, respectivement).

Les économies romande et suisse ont des structures similaires: environ trois quarts de tertiaire, un

quart de secondaire et un pour cent de primaire. Il y a cependant des nuances: une industrie des machines et horlogère, des services publics et parapublics, ainsi qu'une branche du commerce un peu plus présents qu'en moyenne nationale. Par contre, la chimie-pharma et les services financiers pèsent un peu moins lourd dans la balance que sur le plan suisse.

Décomposition sectorielle et par branche du PIB romand (valeurs moyennes 2011-2020 centre = branches, périphérie = secteurs)

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Une croissance reposant sur une large assise

La récession de 2020 a entraîné avec elle une majorité de branches. Semi-confinement du printemps, mesures de protection, chute du commerce mondial et quasi-absence de touristes étrangers: dans certaines branches, telles que l'hôtellerie-restauration, les transports et communications ou l'industrie des machines, l'activité a très fortement reculé. Pour d'autres, telles que les services aux entreprises et les activités immobilières, la construction ou les secteurs public et parapublic, le bilan est plus nuancé. Certains domaines ont également vu leur valeur ajoutée augmenter, tels que les services financiers, le commerce ou la chimie-pharma.

En 2021, la reprise devrait bénéficier à la plupart des branches. Celles qui avaient le plus souffert en 2020, en particulier, devraient profiter de l'amélioration de la situation sur le plan sanitaire, de l'assouplissement des mesures de protection et de l'amélioration du climat conjoncturel mondial. Et ce, même si, pour certaines comme l'hôtellerie-restauration, la situation reste compliquée en raison du maintien de mesures de protection ou du faible nombre d'hôtes étrangers. Alors que sur le plan mondial les chaînes logistiques restent perturbées, en raison notamment de pénuries de certaines marchandises, il est trop tôt pour parler de normalisation.

Le prolongement de la reprise attendu en 2022 devrait également bénéficier à une majorité de branches. S'il est trop tôt pour tirer des conclusions précises, il semble en tout cas très probable que la reprise bénéficie à nouveau du soutien de contributeurs importants à la croissance romande, tels que la chimie-pharma, le commerce de détail et de gros, les services aux entreprises et les activités immobilières ainsi que les services publics et parapublics.

Évolutions et tendances pour les principales branches