Madrid (awp/afp) - Tout juste rachetée par le fonds Zegona Communications, la branche espagnole du groupe de télécommunications Vodafone a annoncé mercredi vouloir supprimer près de 1.200 postes sur 3.200, soit plus du tiers de ses effectifs.

"Vodafone Espagne a informé les syndicats du début d'une procédure de licenciement collectif, qui touchera potentiellement un maximum de 1.198 salariés, et les a appelés à entamer la période de consultation", a indiqué l'entreprise dans un communiqué.

Il s'agit selon la société de "la seule formule pour garantir la viabilité et la compétitivité de l'entreprise dans le futur".

Vodafone Espagne, qui emploie actuellement 3.268 personnes, explique que cette décision est due "à des raisons économiques, productives et organisationnelles, provoquées par la forte détérioration financière et commerciale".

L'entreprise, qui dit vouloir "parvenir au meilleur accord possible pour toutes les parties", ajoute que son chiffre d'affaires total a baissé de 8% et a perdu environ 400.000 clients sous contrat au cours des deux dernières années.

Le syndicat UGT a dénoncé dans un communiqué "la voracité d'une direction incapable de trouver de vraies solutions aux problèmes réels qui ont touché Vodafone Espagne et l'inaction d'une administration qui n'a demandé aucune garantie d'emploi lors de l'approbation de la vente de Vodafone Espagne à Zegona".

Mi-mai, le gouvernement espagnol avait donné son feu vert à la vente de Vodafone Espagne à Zegona Communications.

Ce fonds, créé par des anciens cadres de Virgin Media, s'engageait à mettre en oeuvre à moyen terme un plan d'investissement très important dans le domaine des télécommunications, tant dans le domaine de la téléphonie fixe que mobile, indiquait alors José Luis Escriva, ministre de la Transition digitale.

Le groupe britannique avait annoncé fin octobre la vente de sa branche espagnole à Zegona Communications pour cinq milliards d'euros, dont 4,1 milliards d'euros en numéraire et 0,9 milliard d'euro en actions.

Le géant britannique, en difficulté depuis plusieurs années, a engagé l'an dernier une vaste restructuration de ses activités, avec près de 11.000 suppressions d'emplois sur trois ans, afin de se concentrer sur certains marchés considérés comme les plus porteurs.

Ce virage stratégique l'a conduit à se séparer également de sa filiale italienne, vendue pour huit milliards d'euros à l'opérateur suisse Swisscom.

afp/rp