Vivendi (+4,88% à 20,21 euros) domine facilement le CAC 40, emmenant à sa suite son actionnaire de référence Bolloré (+1,9% à 3,976 euros), après avoir fait état de signes d'amélioration des résultats de sa filiale Canal+. Au deuxième trimestre, les revenus de cette dernière ont reculé de 1,3% en organique, à 1,29 milliard d'euros, après un recul de 3,5% sur les trois premiers mois de l'année et de 3,1% un an plus tôt.

Le groupe de médias a bénéficié d'une amélioration de son revenu par abonné liée au fait que la plupart des nouveaux clients choisissent un forfait optionnel qui s'ajoute à l'offre de base de Canal+. De ce fait, Canal parvient à mieux compenser la nouvelle baisse nette (entrées - sorties) de son nombre d'abonnés enregistrée au deuxième trimestre, ainsi que la faiblesse de ses revenus publicitaires liée à la réduction de ses programmes en clair.

Parallèlement, Vivendi continue à mener son programme de réductions des coûts au sein de Canal+, ce qui lui permet de soutenir également le redressement de son bénéfice opérationnel. Ainsi, au deuxième trimestre, l'Ebita de Canal+ a atteint 114 millions d'euros, en repli de 5,5% contre -67,5% au premier. Il y a un an, la baisse avait atteint 46,4%.

Vers un relèvement des objectifs annuels de Vivendi ?

Alors que le redressement de Canal+ semble enfin se concrétiser, l'autre moteur de la fusée Vivendi, Universal Music, continue à rugir. Au deuxième trimestre, son Ebita a bondi de 52,5% à 152 millions d'euros et son chiffre d'affaires a atteint 1,38 milliard (+15,2%). UMG a notamment bénéficié d'un calendrier de sorties musicales favorable ainsi que d'un revenu additionnel, d'environ 20 millions d'euros, provenant d'un règlement de redevances digitales.

Au final, le groupe Vivendi a vu son bénéfice net part du groupe bondir de 50% au deuxième trimestre à 75 millions d'euros. Son Ebita a atteint de son côté 203 millions d'euros, en croissance de 16% (+17,1% en organique) pour un chiffre d'affaires en augmentation de 8,7% (+6,2% en organique) à 2,77 milliards d'euros. Le consensus donnait 187 millions d'euros d'Ebita et un chiffre d'affaires inférieur de 2,5%.

En termes de perspectives, Vivendi a confirmé ses objectifs d'une augmentation de plus de 5% (hors Havas) du chiffre d'affaires et d'un Ebita en progression de l'ordre de 25% (hors Havas) en 2017. En particulier, Canal+ confirme son objectif d'EBITA d'environ 350 millions d'euros pour l'ensemble de l'année, contre 240 millions d'euros en 2016. Pour Invest Securities, la bonne performance enregistrée sur la première moitié de l'exercice pourrait se traduire par un relèvement de ses objectifs à l'occasion de la publication du troisième trimestre.

De son côté, Barclays a relevé sa recommandation à Pondérer en ligne sur Vivendi, jugeant ces résultats "très solides". Toutefois, il modère son enthousiasme, soulignant les risques qui pèsent encore sur le redressement de Canal+ et le manque de visibilité qui perdure sur la stratégie du groupe. Enfin, l'analyste ne trouve pas la valorisation de Vivendi spécialement attractive.