St-Prex (awp) - Vetropack a confirmé mardi que le site de production de verre à St-Prex, dans le canton de Vaud, sera fermé d'ici fin août. En dépit des propositions des employés, la direction a soutenu que l'usine ne pouvait plus être rentable. La grande majorité des emplois, 182 postes, vont passer à la trappe.

"Nous avons eu de nombreux entretiens avec les personnes concernées, ainsi que les pouvoirs politiques, tout cela afin de nous faire une idée aussi claire que possible pour voir si l'usine pouvait continuer à fonctionner. Toutefois, même après un examen approfondi et détaillé nous ne voyons plus de possibilité de continuer l'exploitation de manière rentable et nous avons donc décidé de l'arrêter d'ici fin août", a déclaré le directeur général de Vetropack, Johann Reiter, devant la presse à St-Prex.

Le patron a précisé que 182 emplois seraient supprimés par étapes, dont 50% d'ici fin août. "Les premiers licenciements auront lieu ces prochains jours", a-t-il détaillé. Seuls garderont leur poste, une douzaine d'employés, environ, du secteur du recyclage. L'avenir du site n'est pas encore décidé, "aucune solution raisonnable" n'ayant été trouvée.

Début mars, Vetropack avait activé une procédure de consultation sur l'avenir de l'usine vaudoise. Nombre d'élus communaux et cantonaux, dont les conseillers aux Etats Pierre-Yves Maillard et Pascal Broulis, avaient alors appelé au maintien de l'usine en déposant divers textes parlementaires. Après l'annonce de la fermeture, le Conseil d'Etat vaudois a exprimé "son regret et sa profonde solidarité avec le personnel".

"Manque de respect"

Les représentants du personnel avaient présenté fin avril à la direction leurs propositions alternatives à une fermeture. Ils qualifiaient leur dossier de "solide économiquement et innovateur écologiquement", en proposant entre autres l'adoption d'une technologie de fusion de verre par oxy-combustion connectée à un générateur d'oxygène.

Toutefois, selon M. Reiter, cette solution ne serait pas profitable à l'usine, notamment parce qu'elle requière à elle seule un investissement de 60 millions de francs suisses. Concernant d'éventuels subsides des pouvoirs publics, le président Claude Cornaz a, de son côté, qualifié cette solution de trop "incertaine" et ne pouvant compenser les investissements nécessaires.

"C'est dur et amer (...). Nous regrettons vraiment les suppressions et cela n'a rien à voir avec les performances des travailleurs. Nous voulons leur offrir le plus de soutien possible. Un plan social prévoyant des mesures d'assistance sera mis en place prochainement", a assuré le patron de Vetropack.

Présente lors de la conférence de presse, une délégation du personnel soutenue par le syndicat Unia s'est dite pour sa part "offensée par le manque de respect avec lequel les employés avaient été traités". "Ceux-ci ont appris par la presse ce matin, ce qu'il allait advenir du site, alors qu'il avait été convenu que les travailleurs seraient informés en premier", a dénoncé la syndicaliste d'Unia, Nicole Vassalli.

A ces critiques, M. Reiter a affirmé regretter le manque de communication avec le comité du personnel. "Nous sommes cotés en Bourse, nous avons donc dû informer les médias vers 08h00. Auparavant, la responsable des ressources humaines a essayé de joindre le représentant du comité du personnel", a-t-il justifié.

Les responsables ont par ailleurs indiqué que le secteur du recyclage resterait sur le site de St-Prex. "Cela ne va pas changer, nous allons accepter les verres comme par le passé et ceux-ci seront recyclés à l'étranger où cela est possible, comme en Autriche, en Croatie ou en Italie", a dit M. Cornaz.

L'entreprise générait jusque-là quelque 40% de son chiffre d'affaires en Suisse avec les emballages en verre de St-Prex. Ses clients seront désormais livrés par d'autres sites du groupe depuis des pays voisins. Le siège de l'entreprise demeurera lui à Bülach, dans le canton de Zurich, ont encore précisé ses responsables.

A la Bourse, l'action Vetropack a terminé sur un gain de 1,1% à 32,25 francs suisses, dans un SPI en hausse de 0,18%.

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