Genève (awp) - Le groupe Vetropack a confirmé mardi la fermeture de son site de production de verre à St-Prex, dans le canton de Vaud. Un plan social sera prochainement mis sur pied pour les près de 180 collaborateurs touchés par les suppressions d'emplois.

"Tous les scénarios envisagés nous conduisent régulièrement au même résultat: même avec des investissements de plusieurs millions, les perspectives d'avenir de l'usine de St-Prex restent négatives en termes de viabilité économique et de compétitivité. Une exploitation rentable sur la durée ne serait pas possible. La fermeture de la production est par conséquent inévitable", explique Claude Cornaz, président du Conseil d'administration du groupe Vetropack, cité dans un communiqué.

Il a ajouté que la société n'a pas pris cette décision à la légère. "Nous avons examiné de manière très complète et dans les moindres détails toutes les propositions qui nous ont été présentées pour un développement futur du site".

L'usine plus que centenaire de St-Prex a fait l'objet de nombreuses adaptations et d'importants investissements au fil des décennies, qui se chiffrent depuis 2010 uniquement à plus de 50 millions de francs suisses. "En dépit de ces efforts, le seul site de production suisse du groupe Vetropack souffre de sa taille réduite et de sa faible compétitivité", souligne-t-il.

Le four à fusion doit lui aussi être remplacé, mais cet investissement n'est pas viable sur le plan économique, selon la direction.

Début mars, Vetropack avait activé une procédure de consultation sur l'avenir du site. Nombre d'élus communaux et cantonaux, dont les conseillers aux Etats Pierre-Yves Maillard et Pascal Broulis, avaient appelé au maintien de l'usine en déposant divers textes parlementaires.

Près de 180 emplois supprimés

Le 30 avril, les représentants du personnel accompagnés des syndicats Unia et Syna avaient présenté leurs propositions alternatives à une fermeture à la direction de Vetropack. Ils qualifiaient leur dossier de "solide économiquement et innovateur écologiquement pour assurer l'avenir de l'entreprise", en proposant l'adoption d'une technologie de fusion de verre par oxy-combustion connectée à un générateur d'oxygène. De nouveaux dispositifs de récupération de chaleur et d'énergies renouvelables seraient installés en parallèle.

Ces propositions ont fait l'objet ces deux dernières semaines d'une évaluation "complète et minutieuse" de la part du conseil d'administration et de la direction, fait savoir Vetropack. "Il s'agit de propositions ambitieuses qui contiennent nombre de bons arguments", selon M. Cornaz. "Néanmoins, notre examen détaillé nous conduit à la conclusion que les mesures proposées ne modifieraient pas la situation du site pour garantir la rentabilité de l'usine à long terme.

A la suite de la fermeture, la majorité des 180 postes de travail du site de St-Prex sera supprimée. Ces suppressions d'emplois se feront de manière progressive, selon l'entreprise. "Partout où ce sera possible, des offres correspondantes seront proposées pour conserver des employés au sein du groupe Vetropack".

L'entreprise génère quelque 40% de son chiffre d'affaires en Suisse avec les emballages en verre de St-Prex. Ces clients seront désormais livrés par d'autres sites du groupe depuis des pays voisins.

"Nous assurons nos clients que cette fermeture n'entraînera ni délais, ni problèmes de qualité de livraison", a assuré pour sa part le président du groupe Johann Reiter. "A l'avenir, ils seront fournis par d'autres usines de Vetropack, principalement en Autriche et en Italie."

Le siège de l'entreprise demeurera quant à lui à Bülach, dans le canton de Zurich.

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