RYAD (awp/afp) - Le Fonds d'investissement public (PIF) saoudien va investir 40 milliards de dollars dans l'économie nationale par an pendant cinq ans, a annoncé dimanche le prince héritier au moment où le royaume fait face à une hausse du chômage et à la pandémie de Covid-19.

Ce fonds souverain "va investir au moins 150 milliards de riyals (40 milliards de dollars, 33 milliards d'euros) par an dans l'économie domestique jusqu'à 2025", a annoncé le prince Mohammed ben Salmane (MBS) dans un discours télévisé diffusé par les médias d'Etat.

Le PIF, principal instrument de la politique de diversification de l'économie du pays, envisage de porter ses actifs à 4 billions de riyals (1,07 billion de dollars) et de créer 1,8 million d'emplois directs ou indirects d'ici 2025, a ajouté le prince hériter.

Le Fonds saoudien s'était jusque-là concentré à investir dans des géants de l'économie mondiale, de l'application Uber au constructeur automobile américain Lucid Motors.

Les annonces de MBS ont lieu dans un contexte économique difficile pour l'Arabie saoudite, qui fait face à un fort taux de chômage et à un ralentissement de son économie.

Son discours a coïncidé avec un décret royal annonçant dimanche le limogeage du gouverneur de la Banque centrale, Ahmed al-Kholeify. Il a été remplacé par Fahad al-Moubarak, qui a déjà été gouverneur de la Banque centrale.

Le taux de chômage dans le royaume à atteint 14,9% au troisième trimestre 2020, se rapprochant du taux record de 15,4% enregistré au deuxième trimestre de l'an dernier, selon les données officielles publiées la semaine dernière.

"Les conséquences de la pandémie de Covid-19 continuent d'affecter le marché du travail saoudien et son économie", avait dit la semaine dernière l'Autorité générale saoudienne des statistiques.

L'année dernière, le double choc de la pandémie et de l'effondrement des prix du pétrole avait incité le premier exportateur de brut au monde à tripler sa taxe sur la valeur ajoutée (TVA) et à suspendre une allocation mensuelle pour les fonctionnaires.

Très impopulaires, ces mesures d'austérité ont été mises en place quand bien même le royaume continue d'augmenter ses dépenses dans des méga-projets comme NEOM, une mégapole futuriste à 500 milliards de dollars en cours de développement sur la mer Rouge

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