Cette initiative permettrait de réduire de 20 à 25 % les émissions de gaz à effet de serre liées au transport maritime, a déclaré Louise Tricoire, vice-présidente de Marine Fuels.

"Nous serons en mesure de livrer des biocarburants avec la nouvelle chaîne d'approvisionnement basée sur l'UCOME (ester méthylique d'huile de cuisson usagée) à Singapour d'ici le 1er janvier 2023 pour les clients", a déclaré Mme Tricoire lors de la Conférence et exposition internationale sur le soutage à Singapour (SIBCON) 2022.

Le secteur du transport maritime représente près de 3 % des émissions mondiales de CO2 et l'Organisation maritime internationale (OMI) cherche à réduire de moitié les émissions de gaz à effet de serre du secteur d'ici à 2050 par rapport aux niveaux de 2008.

Pour atteindre cet objectif, il faudra développer rapidement des carburants à émissions nulles ou faibles et de nouvelles conceptions de navires.

Lors de la même conférence, mardi, la société Cargill Inc. a déclaré qu'elle essayait d'augmenter l'utilisation de biocarburants sur ses navires pour atteindre 50 000 tonnes d'ici le milieu ou la fin de l'année 2023, contre 12 000 tonnes depuis janvier.

TotalEnergy investit également plus de 4 milliards de dollars cette année "dans les énergies renouvelables et les nouvelles molécules à faible teneur en carbone", a ajouté M. Tricoire.

La semaine dernière, TotalEnergies a déclaré qu'elle augmenterait ses dépenses d'investissement à 14-18 milliards de dollars par an jusqu'en 2025, contre 13-16 milliards de dollars précédemment, avec des investissements ciblant l'énergie éolienne et solaire et les économies d'énergie, ainsi que la capacité de gaz naturel liquéfié (GNL).

Si le GNL est une solution existante pour les combustibles de soute, il ouvre également la voie à l'utilisation du biométhane par l'industrie du transport maritime en tant qu'option plus écologique pour le gaz naturel, a déclaré Denis Bonhomme, directeur mondial des ventes et du développement commercial chez TotalEnergies Marine Fuels, une unité de TotalEnergies.

"Dans un premier temps, l'utilisation de garanties d'origine en Europe permettra au secteur du transport maritime de poursuivre la décarbonisation", a-t-il déclaré.

M. Bonhomme s'attend néanmoins à ce que les volumes de GNL utilisés comme combustible de soute triplent d'ici 2025 et soient multipliés par 20 d'ici 2030.

"À moyen terme, les perspectives de la demande restent très positives pour le GNL. Pour répondre à cette demande, TotalEnergies investit dans la production à travers le monde", a-t-il déclaré.

"À mon avis, l'approvisionnement en GNL n'est pas un problème, car le marché du soutage du GNL représente environ 1 à 3 % du marché mondial du GNL.