PARIS, 26 mai (Reuters) - L'assemblée générale des actionnaires de TotalEnergies a une nouvelle fois validé vendredi la stratégie de l'entreprise en matière de climat, tout en rejetant la résolution d'un groupe d'investisseurs lui demandant d'en faire plus pour réduire ses émissions de gaz à effet de serre.

Cette résolution destinée à ce que le groupe aligne ses objectifs 2030 d'émissions liées aux produits utilisés par ses clients - dites de "scope 3" - avec l'Accord de Paris sur le climat a été rejetée conformément à ce que souhaitait TotalEnergies mais a tout de même obtenu 30,44% de votes favorables. Une résolution similaire n'avait obtenu que 17% en 2020.

La réunion annuelle des actionnaires de la compagnie pétrolière et gazière, également très présente dans les énergies renouvelables, a pu avoir lieu malgré des manifestations de militants écologistes, emmenés notamment par Greenpeace, qui ont tenté d'en bloquer l'accès.

Une autre résolution sur les progrès dans la mise en oeuvre des objectifs de TotalEnergies en matière de développement durable et de transition vers la neutralité carbone, soumise à un vote consultatif des actionnaires, a été approuvée à 88,76% des voix, soit un niveau à peu près comparable à celui des AG de 2022 et 2021 (89% et 92% respectivement).

Le groupe a confirmé en mars sa cible d'émissions de "scope 3" pour 2030, qui s'établiraient à cette échéance à moins de 400 millions de tonnes équivalent CO2 (Mt CO2e), contre 389 Mt en 2022.

Le "scope 3" représente environ 91% des émissions de TotalEnergies. Depuis plusieurs années, des ONG et certains investisseurs lui demandent de se fixer des objectifs plus contraignants de baisse de cet indicateur.

Selon le consensus scientifique, le monde doit réduire ses émissions de gaz à effet de serre d'environ 43% d'ici 2030 par rapport aux niveaux de 2019 pour espérer atteindre l'objectif de l'Accord de Paris de maintenir le réchauffement climatique bien en dessous de 2°C par rapport aux niveaux préindustriels.

Plusieurs associations, dont les Amis de la Terre France et Attac France, avaient appelé à un blocage de l'AG au motif d'une "dangereuse stratégie expansionniste" de TotalEnergies, "conduisant vers toujours plus de nouveaux projets fossiles et de chaos climatique". (Reportage Benjamin Mallet ; édité par Bertrand Boucey)