Total a pris une prise de participation minoritaire dans un bloc de prospection situé dans la région semi-autonome du Kurdistan irakien, passant outre les menaces brandies par Bagdad à l'occasion d'un accord similaire signé en juillet, rapporte l'agence Reuters. Le groupe canadien ShaMaran Petroleum a indiqué qu'une filiale de Total avait déboursé 48 millions de dollars (soit 38,9 millions d'euros environ) pour le rachat de cette participation. Le bloc de prospection, appelé Taza, est situé dans la province de Suleimaniya, dans le nord de l'Irak.


Le 13 août dernier, les autorités irakiennes ont posé un ultimatum à Total, sommé de rompre ses liens avec la région autonome du Kurdistan irakien (nord) ou de vendre ses parts dans un champ pétrolier majeur dans le sud de l'Irak (Halfaya). Bagdad n'avait guère apprécié la prise de participation de 35% du géant français dans deux blocs pétroliers au Kurdistan irakien en juillet dernier.

Le Kurdistan irakien, autonomiste, a déjà signé des dizaines de contrats pétroliers avec des compagnies étrangères sans l'approbation de Bagdad, qui exige que ce type de négociations passe par son ministère du Pétrole et considère comme illégal tout contrat conclu en dehors de ce circuit.

Les contrats de partage de production proposés par le Kurdistan sont beaucoup plus lucratifs que ceux du gouvernement fédéral, qui offrent un prix fixe par baril de brut.