Le groupe pétrolier étudie la possibilité de fermer définitivement la raffinerie de Dunkerque, ce qui pourrait priver d'emploi environ 600 personnes, dont 200 sous-traitants, avait déclaré une autre source proche du dossier ce mois-ci.

"Il est possible qu'une annonce soit faite concernant un accord (sur l'investissement dans le projet de terminal méthanier d'EDF)", a dit à Reuters la source industrielle.

EDF et Total se sont refusés à tout commentaire.

L'annonce concernant l'avenir de la raffinerie est attendue le 1er février, jour où se tiendra à Paris un comité central extraordinaire d'entreprise, ce qui risque de susciter une nouvelle fois une polémique à quelques semaines des résultats du groupe.

L'an dernier, à la même époque, Total avait déjà provoqué un tollé en lançant un plan de restructuration de son raffinage et sa chimie, avec 550 suppressions de postes en France, quelques jours après avoir annoncé des bénéfices records.

Le ministre de l'Industrie, Christian Estrosi, a déclaré dans une interview accordée à Reuters, qu'il s'assurerait qu'il y aurait une "activité de substitution", si Total prenait la décision de fermer le site.

A quelques semaines des élections régionales, le gouvernement ne souhaite pas voir de nouvelles suppressions d'emplois dans une région déjà particulièrement touchée par les fermetures d'usines.

La raffinerie des Flandres qui totalise 13% des capacités françaises de raffinage de Total, est fermée depuis le 15 septembre pour une durée indéterminée en raison de la faiblesse de la demande et des marges de raffinage.

Total exploite 13 raffineries en Europe, dont six en France.

EDF a pour projet la construction d'un terminal méthanier à Dunkerque afin de produire du gaz naturel liquéfié (GNL). La décision finale d'investissement devrait être prise d'ici mi-2010.

EDF avait annoncé en octobre, que la moitié du capital du terminal de Dunkerque serait ouvert à des partenaires.

Le terminal d'un coût évalué à 700 millions d'euros, selon un dirigeant, produirait plus de 13 milliards de m3 de GNL et serait opérationnel en 2014.

Les raffineries européennes sont actuellement en difficulté en raison de la chute des marges de raffinage et du manque de débouchés pour l'essence alors que le parc français est composé majoritairement de véhicules roulant au diesel.

Mathilde Cru et Muriel Boselli, édité par Jean-Michel Bélot