(Actualisation: déclarations de Total, proposition du groupe aux syndicats, réactions et décisions des syndicats, contexte)

Des salariés des raffineries françaises de Total (>> TOTAL) étaient en grève lundi pour réclamer des augmentations de salaires.

"Les salariés des raffineries de Donges, Normandie, Grandpuits, La Mède, de l'usine Total Fluides d'Oudalles, de l'établissement des Flandres ont massivement répondus à l'appel de la CGT dès vendredi matin", a affirmé le syndicat dans un communiqué. "Ils ont été rejoints dans la journée par ceux de l'usine Total Pétrochemicals de Gonfreville et de la raffinerie de Feyzin", a ajouté le syndicat, qui représente 30% des salariés des raffineries.

Total a pour sa part déclaré que, jusqu'à présent, 20% seulement des salariés de deux raffineries, Normandie et La Mède, avaient débrayé et que le mouvement était très limité sur les autres sites.

Dans son communiqué, la CGT estime que "la direction se moque ouvertement des salariés" en leur proposant "des augmentations garanties comprises entre 1,2 et 1,5%".

Les activités diminuent progressivement sur les sites concernées, a déclaré Eric Sellini, coordinateur CGT du groupe Total, au Wall Street Journal.

"Les négociations ont commencé vendredi soir et tôt ce matin, les syndicats se sont vu proposer une augmentation plus importante", a affirmé lundi une porte-parole du groupe.

Elle a précisé que les salariés s'étaient vu proposer une hausse de salaire de 2,7%, et certains employés, comme les techniciens, une augmentation supplémentaire de 0,8% liée à l'ancienneté.

Le syndicat CGC-CFE, qui représente 25% des salariés des raffineries, a déjà accepté cette proposition, tandis que la CFDT, qui représente 28% des salariés, consulte ses membres. Les syndicats ont jusqu'à mardi, 17h00, pour se prononcer.

Les représentants de Total ont déclaré à plusieurs reprises que l'activité raffinage du groupe en Europe était moins rentable que ses autres activités.

Total a réduit ses capacités de raffinage en Europe au cours des deux dernières années, la demande ayant diminué en raison de la faiblesse de la croissance économique et d'une forte concurrence en provenance d'Asie, du Moyen-Orient et d'Amérique du Nord. Le PDG de Total, Christophe de Margerie, a indiqué que le groupe allait sans doute devoir fermer de nouveaux sites sur le court terme.

La quantité de pétrole traité par les raffineurs européens en septembre est tombé à son plus bas niveau depuis avril 1991, selon un rapport publié ce mois-ci par l'Agence internationale de l'Energie (AIE).

-Inti Landauro et Géraldine Amiel, Dow Jones Newswires

(Ambroise Ecorcheville a contribué à cet article)

(Version française Emilie Palvadeau)

Valeurs citées dans l'article : TOTAL