Les grèves du syndicat français CGT dans les raffineries d'ExxonMobil et de TotalEnergies se sont prolongées, ont déclaré dimanche à Reuters des responsables syndicaux des deux entreprises, les dernières discussions n'ayant pas encore abouti à un accord.

Plus d'un cinquième des stations-service françaises ont été confrontées à des problèmes d'approvisionnement ce week-end, alors qu'une action syndicale visant à obtenir une augmentation des salaires a perturbé les opérations dans quatre des principales raffineries du pays, dont trois sont à l'arrêt, selon le gouvernement.

Un représentant de la CGT a déclaré que la grève se poursuivait "partout" et qu'il n'y avait eu aucun contact de TotalEnergies depuis l'appel lancé samedi par le syndicat aux patrons de l'entreprise pour qu'ils entament des négociations salariales.

Les négociations salariales sont en cours depuis des semaines chez ExxonMobil, tandis que la CGT chez TotalEnergies, pendant près de deux semaines de grève, a déclaré qu'elle essayait d'amener la direction à la table des négociations avant les pourparlers officiels prévus le mois prochain.

Les travailleurs de Total cherchent à obtenir une augmentation de salaire de 10 % à partir de cette année, après qu'une flambée des prix de l'énergie ait entraîné d'énormes bénéfices qui ont permis à la société de verser environ huit milliards d'euros (7,8 milliards de dollars) de dividendes et un dividende spécial supplémentaire aux investisseurs.

Le PDG de la société a déclaré la semaine dernière que "le moment est venu de récompenser" les travailleurs, mais il a jusqu'à présent refusé d'entamer des négociations.

Dimanche, un porte-parole de TotalEnergies n'avait pas de commentaire immédiat sur l'état des négociations salariales. ExxonMobil en France n'a pas répondu immédiatement à une demande de commentaire.

Aurore Berge, chef du groupe Renaissance à la chambre basse du Parlement, a déclaré que les travailleurs avaient le droit légitime de demander une part des bénéfices exceptionnels réalisés avec leur aide, mais pas de faire du tort aux gens ordinaires.

"Il n'est pas acceptable que les travailleurs organisent des débrayages préventifs qui vont frapper qui ? Les Français qui n'ont pas d'autre choix (que d'utiliser leur voiture)", a-t-elle déclaré lors d'une interview sur BFM TV dimanche.

Le sénateur Bruno Retailleau, qui fait campagne pour prendre la tête du parti conservateur Les Républicains, a exhorté dimanche le gouvernement à utiliser la force pour "mettre fin aux pénuries qui pèsent sur les automobilistes". (1 $ = 1,0266 euros) (Reportage de Tassilo Hummel et Caroline Pailliez ; édition de David Goodman et Barbara Lewis)