PARIS, 11 octobre (Reuters) -

Le gouvernement français a mis à exécution sa menace d'intervenir dans le conflit social qui perturbe le fonctionnement de raffineries et dépôts de carburant dans le pays en ordonnant des réquisitions de personnels chez Esso.

"J'ai demandé aux préfets d'engager (...) la procédure de réquisition des personnels indispensables au fonctionnement des dépôts de cette entreprise", a annoncé la Première ministre, Elisabeth Borne, lors de la séance des questions au gouvernement à l'Assemblée nationale.

La CGT a annoncé mardi poursuivre la grève chez Esso, pour le 22e jour consécutif, en dépit d'un accord salarial intervenu la veille et signé par la CFDT et la CFE/CGC, qui représentent selon la direction la majorité du personnel.

"Nous ne pouvons pas l'accepter", a souligné Elisabeth Borne.

L'accord prévoit une revalorisation salariale de 6,5% en 2023 accompagnée d'une prime de partage de la valeur de 3.000 euros et d'une aide ponctuelle à la mobilité et aux transports en 2023.

"Un désaccord salarial ne justifie pas de bloquer le pays", a déclaré la Première ministre.

Les négociations achoppent toujours chez TotalEnergies , autre groupe à être affecté par les grèves avec Esso, filiale française d'ExxonMobil.

Le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran, a déclaré à la suite d'Elisabeth Borne que si le blocage perdurait à TotalEnergies, le gouvernement ordonnerait de la même façon des réquisitions.

"Si la situation ne devait pas bouger (...), le gouvernement prendra ses responsabilités et procédera à des réquisitions", a-t-il dit à l'Assemblée nationale. (Sophie Louet, édité par Bertrand Boucey)