MOSCOU/LONDRES - La Russie prévient qu'elle répondra rapidement à l'expulsion de 23 de ses diplomates basés en Grande-Bretagne, mesure décidée par Londres après la tentative d'assassinat contre l'ancien agent double russe Sergueï Skripal.

La Grande-Bretagne maintient de son côté ses accusations à l'encontre de Moscou, disant n'avoir aucun doute sur l'implication d'agents russes dans la tentative d'assassinat.

Sergueï Skripal, 66 ans, et sa fille Ioulia, 33 ans, ont été retrouvés inconscients le 4 mars sur un banc de Salisbury, dans le sud de l'Angleterre, où ils sont hospitalisés dans un état grave.

Dans une déclaration commune, Berlin, Paris, Londres et Washington ont jugé que la tentative d'assassinat de l'ancien agent russe constituait "une menace pour leur sécurité".

"Nous, les chefs d’Etat et de gouvernement de la France, de l’Allemagne, des Etats-Unis et du Royaume-Uni, exprimons notre consternation", peut-on lire dans cette déclaration. "Cet emploi d'un agent neurotoxique de qualité militaire, d'un type développé par la Russie, constitue le premier emploi offensif d'un agent neurotoxique en Europe depuis la seconde guerre mondiale."

"C'est une atteinte à la souveraineté britannique, et toute action de cette nature venue d'un Etat-partie à la Convention sur l'interdiction des armes chimiques est une violation claire de ladite convention et du droit international."

La France, qui disait mercredi attendre la preuve de l'implication de Moscou avant de prendre une décision, a durci le ton ce jeudi en appuyant la position britannique.

"Tout porte à croire que la responsabilité est en effet attribuable à la Russie et en cela le travail mené par les services britannique partagé avec les services français le confirme", a dit le chef de l'Etat précisant que la France annoncera "dans les prochains jours" les mesures qu'elle entend prendre.

La Russie dément toute implication dans cette tentative d'empoisonnement et dénonce un "numéro de cirque" de la part du gouvernement britannique.

Le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, a annoncé que la réponse de Moscou interviendrait "très vite" tout en décidant de convoquer en premier lieu les responsables britanniques basés à Moscou.

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WASHINGTON - Les Etats-Unis annoncent de nouvelles sanctions contre 19 ressortissants et cinq organisations russes dans le cadre de l'ingérence présumée de la Russie durant la campagne présidentielle de 2016 et de cyberattaques.

Ces mesures, dit le département du Trésor dans un communiqué, visent les services de renseignement russes, déjà sanctionnés par le passé, et une organisation de propagande.

Ces sanctions, précise le secrétaire au Trésor, Steve Mnuchin, concernent 19 responsables gouvernementaux et oligarques russes "pour leurs activités déstabilisatrices", et se traduisent pour eux par le gel de leurs avoirs, leur ôtant tout accès au système financier américain.

La Russie a immédiatement réagi. Son vice-ministre des Affaires étrangères, Sergueï Riabkov, a déclaré que Moscou préparait des représailles, rapporte l'agence de presse Interfax.

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BEYROUTH - Des milliers de personnes ont fui deux villes rebelles de la Ghouta orientale et rejoint à pied le territoire sous contrôle gouvernemental alors que l'armée du président Bachar al Assad resserrait son emprise sur les dernières poches insurgées, a constaté un journaliste de Reuters.

Des hommes, des femmes et des enfants portant des valises, des couvertures et quelques effets personnels ont marché le long d'une route en terre jusqu'aux positions loyalistes près de la ville de Hammouriyeh, selon des images diffusées par la chaîne pro-gouvernementale Al Mayadine.

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BRUXELLES - L'ancien président de la Commission européenne Jose Manuel Barroso s'est dit victime d'une "attaque politique" de la part de la Médiatrice européenne, qui a demandé jeudi à Bruxelles de réexaminer la question de ses nouvelles activités professionnelles au sein de la banque Goldman Sachs.

"Je n'ai pas et je ne chercherai jamais à faire du lobbying auprès des dirigeants de l'UE", dit sur Twitter le prédécesseur de Jean-Claude Juncker, auquel la Médiatrice européenne, Emily O'Reilly, a aussi reproché son manque de contrôle.

L'ancien Premier ministre portugais a présidé la Commission pendant dix ans, jusqu'en 2014. Il a rejoint mi-2016 la branche londonienne de la banque américaine d'investissement.

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PARIS - Le gouvernement reste inflexible face aux revendications des retraités, qui ont manifesté pour la seconde fois en France pour dénoncer l'érosion de leur pouvoir d'achat lié à la hausse de la contribution sociale généralisée (CSG).

Les retraités, qui avaient déjà défilé en septembre dernier, répondaient à l'appel de neuf syndicats et organisations pour protester contre l'augmentation de 1,7 point de CSG appliquée depuis le 1er janvier dernier pour financer la baisse des cotisations des salariés du privé.

Le mouvement se doublait d'une nouvelle mobilisation des personnels des Ehpad (maisons de retraite médicalisées) qui réclament plus de moyens humains et financiers.

Les "seniors", qui ont massivement voté pour Emmanuel Macron au second tour de l'élection présidentielle (74%), ont découvert pour beaucoup avec désenchantement les répercussions de cette mesure sur les premières pensions de 2018 versées début février.

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PARIS - Un rapport parlementaire rendu hier fait le constat d'une "profonde crise" dans les Ehpad et préconise de doubler le ratio de soignants, à la veille d'une journée de grève prévue dans ces établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes.

Parmi les propositions du texte consulté par Reuters, les députées Monique Iborra (La République en marche) et Caroline Fiat (La France insoumise) proposent de porter le ratio de soignants à 60 employés pour cent résidents d'ici quatre ans.

Elles estiment qu'il s'agit d'une "norme minimale" pour assurer que les résidents de ces maisons bénéficient d'une heure et demie de soin par jour, contre moins d'une heure actuellement, avec un taux actuel de l'ordre de 24,5 aides-soignants et six infirmiers pour 100 résidents.

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PARIS - Les militants socialistes, François Hollande et Bernard Cazeneuve en tête, ont commencé à voter pour désigner leur premier secrétaire parmi quatre candidats au défi de relever un parti à terre depuis les échecs électoraux de 2017.

Soutenu par des figures du parti comme Martine Aubry, le président du groupe Nouvelle Gauche à l'Assemblée nationale, Olivier Faure, fait figure de favori, tout comme l'ex-ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll, le plus connu des quatre.

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PARIS - Le tribunal de grande instance de Nanterre a décidé de renvoyer l'audience en référé qui devra statuer sur un gel du patrimoine de leur père Johnny, à la demande des deux premiers enfants du rocker, Laura Smet et de David Hallyday.

Laura Smet et David Hallyday contestent le dernier testament connu de leur père, rédigé en anglais, signé le 11 juillet 2014, qui met en avant sa qualité de résident à Los Angeles et ne leur laisse rien, comme le droit américain lui en donne la possibilité, contrairement au droit français.

Le rocker fait de sa dernière épouse, Laeticia, son exécutrice testamentaire. En cas d'impossibilité, son frère Grégory Boudou serait cet exécuteur et, à défaut encore, sa grand-mère Elyette Boudou, surnommée "Mamie Rock" et déjà à la tête de sociétés chargées de la gestion de ses droits.