par Deepa Seetharaman

Les entreprises américaines ont supprimé plus de 200.000 emplois en janvier et certains investisseurs craignent qu'un plan de renflouement des banques ne prenne du retard.

Les espoirs du pays reposent sur les épaules des parlementaires; le Sénat débattra la semaine prochaine d'un plan de relance de 887 milliards de dollars. La Chambre des Représentants l'a adopté mais sans la moindre voix républicaine.

"Si le plan passe, quel que soit le plan, le marché remontera un peu la semaine prochaine", dit Warren Simpson (Stephens Capital Management). "Tout le monde est nerveux ici".

Sans cela, prévient-il, la Bourse pourrait tester à nouveau ses plus bas de novembre. David Kostin (Goldman Sachs) pense d'ailleurs que le S&P 500 pourrait bien enfoncer ce plancher durant le premier trimestre.

Au plan des indicateurs, ceux de l'emploi, ADP compris (publié mercredi), seront très attendus la semaine prochaine.

Quant au taux de chômage officiel, publié vendredi, il est attendu à 7,5%, au plus haut depuis septembre 1992, contre 7,2% en décembre. Les économistes attendent par ailleurs 524.000 pertes d'emploi le mois dernier, comme en décembre.

"Tout le monde sait que les chiffres seront mauvais mais ce que nous voulons savoir c'est quelle direction prendra la politique économique", dit Eric Kuby (North Star Investment Management). "Washington peut changer la tonalité du marché".

Sur l'ensemble de la semaine dernière, le Dow a perdu près de 1%, le S&P-500 0,7% et le Nasdaq 0,1%. Le Dow et le S&P-500 ont connu leur pire mois de janvier. Le mois de janvier passe habituellement pour donner le ton du reste de l'année boursière.

GAGNER DU TEMPS

Une fois de plus, les financières seront très suivies la semaine prochaine, les investisseurs s'interrogeant sur les projets du président Barack Obama vis-à-vis du programme de sauvetage bancaire et sur les péripéties parlementaires vis-à-vis du plan de relance économique.

Les sénateurs républicains ne sont pas mieux disposés vis-à-vis du plan de relance que leurs confrères de la Chambre des Représentants et leur chef de file, l'ancien candidat à la présidentielle John McCain, met lui-même au point un plan alternatif.

"Le paquet budgétaire de relance permet de gagner du temps jusqu'à ce que le système bancaire soit recapitalisé", commente David Joy (RiverSource Investments).

Tout retard dans l'adoption du dit paquet "serait un très gros ennui pour le marché boursier c'est évident", ajoute Joy.

Des distributeurs publieront jeudi leurs ventes mensuelles à périmètre comparable. Elles sont attendues en recul de 2,4% en janvier en moyenne. Hors Wal-Mart, elles pourraient avoir diminué de 5,7%.

Ces chiffres seront particulièrement suivis puisque les dépenses de consommation représentent les deux tiers du PIB, lequel s'est contracté de 3,8% au quatrième trimestre, le pourcentage le plus élevé en près de 27 ans.

Le secteur immobilier sera lui aussi en ligne de mire. Mais les résultats des constructeurs D.R. Horton et Pulte Homes, ainsi que la statistique des promesses de vente mardi, risquent de ne pas spécialement donner le sourire aux investisseurs.

Version française Wilfrid Exbrayat