Actualisé avec clôture de Wall Street

New York (awp/afp) - Les marchés européens ont clôturé en hausse jeudi après que la Banque centrale européenne (BCE) a décidé de prendre son temps avant d'agir contre l'inflation, mais Wall Street a terminé dans le rouge face à un assaut des taux obligataires.

La Bourse de Paris a progressé de 0,72%, celle de Francfort de 0,62% et celle de Milan de 0,68% alors que les investisseurs s'attendaient à ce que la BCE suive l'exemple d'autres grandes banques centrales engagées dans des relèvements de taux. Londres a clôturé en hausse de 0,47%. Ces marchés, y compris Wall Street vendredi, seront fermés vendredi et lundi pour Pâques.

La Bourse de New York a terminé cette semaine écourtée dans le rouge, alors que les taux obligataires ont vivement grimpé traduisant les inquiétudes quant à l'inflation et les taux d'intérêts.

L'indice à forte coloration technologique Nasdaq, plus sensible aux taux d'intérêt, a plongé de 2,14%. Le S&P 500 a lâché 1,21% et le Dow Jones a cédé 0,33% digérant une salve de résultats bancaires.

Sous les feux des projecteurs, l'action Twitter a finalement terminé en repli (-1,68% à 45,08 dollars) après qu'Elon Musk, le patron de Tesla, a fait une offre d'achat hostile sur le réseau social.

La BCE a confirmé jeudi la normalisation en cours de sa politique anti-crise mais sans se montrer plus explicite sur un premier relèvement de taux en dépit de l'inflation galopante, restant préoccupée par le risque de récession. Elle privilégie la flexibilité pour les mois à venir.

"La BCE est en train de gagner du temps. L'incertitude économique accrue causée par la guerre en Ukraine occulte les pressions inflationnistes croissantes en Europe", écrit Wolfgang Bauer, gérant de M&G Investments, qui évoque le "risque évident que la BCE prenne encore plus de retard, ce qui pourrait la contraindre à agir encore plus énergiquement dans le courant de l'année si l'inflation continue de régner en maître".

"Il est compréhensible que (sa présidente, Christine) Lagarde ait évité de s'engager sur la voie d'une normalisation de la politique monétaire au vu des vents contraires qui pèsent actuellement sur la demande des consommateurs et la confiance des entreprises en Europe", relève toutefois l'expert.

L'institution de Francfort est à présent la plus attentiste des grandes banques centrales, alors que la guerre en Ukraine a donné un brutal coup d'accélérateur aux prix avec des effets qui pourraient s'installer dans la durée.

La BCE "n'a manifestement pas tiré les leçons des autres banques centrales et pourrait être contrainte, à un moment ou à un autre, de modifier radicalement sa position", abonde Craig Erlam, analyste d'Oanda.

Sur le marché de la dette souveraine, les taux obligataires sur les bons du Trésor à 10 ans, qui s'étaient détendus la veille, sont remontés en flèche à 2,82% contre 2,69%, un plus haut depuis fin 2018.

Musk veut s'emparer de Twitter

Le patron de Tesla Elon Musk, qui a récemment acquis 9,2% du capital de Twitter, a proposé de racheter l'intégralité de l'entreprise au prix unitaire de 54,20 dollars par action et de sortir l'entreprise de Wall Street. Le titre d'abord en hausse a conclu en territoire négatif (-1,68%). L'action Tesla a perdu 3,66% à 985 dollars.

Petropavlovsk envisage de vendre ses mines en Russie

L'entreprise minière basée à Londres mais spécialisée dans l'extraction d'or dans l'Extrême-Orient russe a dévissé de 17,20% à 2,48 pence après avoir annoncé étudier la possibilité de se séparer de ses mines en Russie, en raison des conséquences des sanctions visant la banque Gazprombank.

L'euro a touché un plus bas depuis 2020 après la BCE

Sur le marché des changes, l'euro est repassé sous le seuil symbolique de 1,08 dollar pour la première fois depuis 2020, après la réunion de la BCE. Il s'échangeait à 1,0827 (-0,56%) pour un dollar.

Le bitcoin était stable à 39.912 dollars.

Les prix du pétrole ont grimpé à nouveau alors qu'on reparle d'un embargo européen sur le pétrole russe.

Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juin a gagné 2,68% à 111,70 dollars.

Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain pour livraison en mai a avancé de 2,58% à 106,95 dollars.

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