Avec clôture de Wall Street

NEW YORK (awp/afp) - Les Bourses ont fléchi vendredi après un solide rapport sur l'emploi aux États-Unis qui devrait conforter la Réserve fédérale américaine (Fed) dans sa stratégie ferme de resserrement monétaire pour enrayer une inflation persistante.

Après une ouverture en hausse, l'Europe a fini légèrement dans le rouge: Paris a reculé de 0,23%, Francfort a cédé 0,17%. La Bourse de Londres était fermée, en raison du jubilé de la reine Elizabeth II.

Après une forte progression jeudi, les marchés américains ont mal réagi au rapport sur l'emploi tandis qu'Elon Musk et "son mauvais pressentiment sur l'économie" a pesé sur les valeurs technologiques.

L'indice Dow Jones a perdu 1,05%, le Nasdaq à forte coloration technologique, a lâché 2,47% et le S&P 500 1,63%.

L'économie américaine a créé davantage d'emplois que prévu avec 390.000 nouvelles embauches en mai, un nombre supérieur au consensus, et le taux de chômage s'est maintenu à 3,6%, proche de ses plus bas en cinquante ans.

Conséquence sur le marché obligataire, l'emprunt à 10 ans en France montait à 1,79%, et son pendant allemand, le Bund, évoluait au niveau de ses plus hauts depuis 2014 (1,27%). Aux États-Unis, les intérêts pour cette échéance ont encore tutoyé les 3% avant de se stabiliser autour de 2,94% vers 20H20 GMT.

"Les données des États-Unis montrent toujours un marché du travail solide et donnent à la Fed la sécurité dont elle a besoin pour effectuer son redressement rapide sur les taux d'intérêt", a commenté Jochen Stanzl de CMC Markets.

"Les spéculations sur une pause des taux d'intérêt en septembre devraient encore diminuer", en conclut-il.

La vice-présidente de la banque centrale américaine (Fed), Lael Brainard, a déjà estimé jeudi qu'il n'y avait pas de raison à ce stade d'envisager une pause dans la hausse des taux en septembre.

Pour lutter contre l'inflation, la banque centrale américaine relève progressivement ses taux directeurs, dans le but de faire de ralentir la demande de la part des consommateurs et entreprises.

"Je pense que la voie la plus probable pour le marché est encore à la baisse", concédait, sceptique, Maris Ogg, gestionnaire de porte-feuille pour Tower Bridge Advisors.

Le président américain Joe Biden a assuré vendredi qu'il est possible de maîtriser l'inflation "sans sacrifier" l'emploi, le marché du travail s'étant encore montré solide en mai.

La croissance de l'activité dans les services en mai aux États-Unis a encore ralenti, plus que prévu, et l'indice la mesurant est tombé à son plus bas niveau depuis février 2021, selon l'indice de la fédération professionnelle ISM.

"Tous les yeux sont maintenant braqués sur les chiffres de l'inflation (CPI) de mai qui seront publiés vendredi prochain" aux Etats-Unis, indique John Plassard, spécialiste en investissement chez Mirabaud.

La réunion jeudi de la banque centrale européenne constituera pour sa part le point fort de la semaine sur le Vieux Continent. Elle aussi fait face à une inflation élevée et devra veiller à ne pas choquer le marché en resserrant trop vite et trop fortement ses taux directeurs.

Tesla trébuche et déséquilibre ses consoeurs

L'action du constructeur de voitures électriques Tesla a reculé de 9,22% à 703,55 dollars à Wall Street après des informations de presse évoquant un courriel d'Elon Musk qui mentionne la nécessité de réduire les effectifs de l'entreprise de 10%. Cela a entraîné un repli des grands noms de la tech: Apple et Facebook (Meta) ont perdu autour de 4%.

Dans le secteur des véhicules électriques, Rivian a lâché 5,48% et Lucid 6,46%.

BMW a perdu 1,06%, Mercedes-Benz (-0,66%) et Volkswagen (-1,43%). A Paris, Stellantis a régressé de 3,24% et Renault de 1,92%.

Le pétrole reprend sa course

Les cours du pétrole ont poursuivi vendredi leur escalade au lendemain de la réunion des pays exportateurs de pétrole, dont les annonces de hausse des quotas de production jeudi n'ont pas permis aux prix de l'or noir de poursuivre leur correction.

Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en août a gagné 1,79%, pour clôturer à 119,72 dollars.

Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain, avec échéance en juillet, a lui progressé de 1,71%, à 118,87 dollars.

Du côté des devises

L'euro cédait 0,26% à 1,0719 dollars vers 20H20 GMT.

Le bitcoin reculait de 2% à 29.621 dollars.

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