Un juge du Delaware a annulé mardi la rémunération record de 56 milliards de dollars versée par Elon Musk à Tesla, qualifiant la compensation accordée par le conseil d'administration du fabricant de véhicules électriques de "somme insondable" et injuste pour les actionnaires.

Voici quelques réactions à cette décision :

KRISTIN HULL, FONDATRICE DE NIA IMPACT CAPITAL, QUI DÉTIENT DES ACTIONS TESLA :

La décision de la Cour "témoigne du pouvoir d'un actionnaire de s'impliquer lorsque le conseil d'administration ne fait pas son travail. Nous avons vu que le conseil d'administration lui est redevable. C'est le "bro-show".

"Cette entreprise et son PDG se considèrent à bien des égards comme étant au-dessus de la loi. ADAM BADAWI, PROFESSEUR DE DROIT À L'UNIVERSITÉ DE CALIFORNIE, BERKELEY :

"Si cette décision est maintenue, elle aura un impact considérable sur sa valeur nette.

"Je pense que ce que dit le tribunal, c'est qu'il ne retire pas littéralement de l'argent de la poche d'Elon Musk, même s'il le ressentira certainement comme tel parce qu'il n'a pas exercé d'actions. Le conseil d'administration peut donc refaire les choses, il peut lui accorder une nouvelle subvention selon un meilleur processus et de manière à ce que le montant soit justifié par ce qui compte pour les actionnaires de Tesla."

ROSS GERBER, PRÉSIDENT ET DIRECTEUR GÉNÉRAL DE GERBER KAWASAKI WEALTH & INVESTMENT MANAGEMENT :

"Le conseil d'administration actuel ne peut pas négocier une nouvelle rémunération pour Musk car il a déjà été jugé non indépendant. Ils ont besoin d'un conseil d'administration indépendant et ils vont devoir se débarrasser d'au moins trois ou quatre administrateurs pour trouver des personnes vraiment indépendantes pour négocier ce contrat de rémunération, sinon il sera annulé. En fait, toute la structure de Tesla a été jugée non appropriée pour une société publique".

JOHN COFFEE, PROFESSEUR À LA FACULTÉ DE DROIT DE L'UNIVERSITÉ DE COLUMBIA :

"Il peut faire appel parce qu'il n'a pas grand-chose à perdre en faisant appel. Je ne m'attends pas à ce que la Cour suprême du Delaware renverse la décision du chancelier, mais c'est tout à fait possible. En ce qui concerne le "remaniement du conseil d'administration", il n'est pas nécessaire qu'il soit aussi radical : un ou deux administrateurs clairement indépendants suffisent. (Reportage de l'équipe de Reuters ; rédaction de Jamie Freed)