la fin du mois

CERNOBBIO (awp/afp) - Le ministre français de l'Economie, Bruno Le Maire, se rendra à Rome le 11 septembre pour tenter de progresser sur le dossier STX France, qui a créé une crise entre les deux capitales, se disant confiant de parvenir à un "compromis" avant la fin du mois.

"Je serai à Rome le 11 septembre pour essayer de construire un nouveau compromis sur STX avec (mon homologue) Pier Carlo Padoan et le gouvernement italien", a déclaré M. Le Maire lors du forum The European House - Ambrosetti, sorte de mini-Davos à l'italienne qui se tient jusqu'à dimanche à Cernobbio, sur le lac de Côme.

"Je suis toujours d'avis qu'une coopération entre la France et (le constructeur italien) Fincantieri reste la meilleure option pour Saint-Nazaire. Nous devons résoudre certains problèmes, nous devons trouver un compromis, mais je suis profondément convaincu que si chacun est capable de faire un effort, nous trouverons un compromis avant la fin de septembre", a-t-il ajouté.

Le 2 août, Rome et Paris se sont donné jusqu'au 27 septembre, date d'un sommet entre le président français, Emmanuel Macron, et le chef du gouvernement italien, Paolo Gentiloni, pour tenter de trouver une solution "réciproquement acceptable".

- 'Offre améliorée' -

La crise entre les deux pays est née avec la nationalisation "temporaire" fin juillet de STX France, pourtant promis à Fincantieri sous la présidence de François Hollande.

Son successeur, Emmanuel Macron, a décidé de rouvrir le dossier et de réviser le pacte d'actionnaires en proposant à l'Italie un accord 50-50, ce que Rome refuse en réclamant la majorité absolue du capital du chantier français.

Paris a évoqué l'idée d'un grand pôle naval, civil et militaire entre la France et l'Italie pour faciliter un accord, ce à quoi le gouvernement italien s'est montré favorable.

Selon Emma Marcegaglia, présidente de Business Europe, l'association des industriels européens, qui a déjeuné samedi avec M. Le Maire et des entrepreneurs italiens, Paris fera une offre améliorée avec un aspect militaire.

"Ils sont en train de mettre au point l'offre qu'ils feront à Padoan le 11. Le ministre (Le Maire) nous a dit qu'il y aura quelque chose sur la partie militaire. L'impression est qu'il s'agit d'une offre améliorée, mais je ne sais pas si c'est suffisant", a-t-elle dit.

"Ils espèrent conclure le 27 septembre", a encore dit Mme Marcegaglia.

- 'Malentendus' -

La dirigeante a souligné que lors du déjeuner, les Italiens avaient "mis en évidence que le sujet Fincantieri risquait de ruiner une relation importante. Nous avons souligné que les accords devaient être respectés et que cela n'avait pas de sens qu'avant, cela ne posait pas de problème que les Coréens aient la majorité (dans STX) mais que cela posait problème s'il s'agissait des Italiens".

La presse italienne avait tiré à boulet rouge sur la France après l'annonce de la privatisation de STX, fustigeant le "protectionnisme" de Paris alors que de nombreuses sociétés italiennes, comme Gucci, sont tombées dans l'escarcelle de groupes français ces dernières années.

"Je sais qu'il y a eu des malentendus durant les dernières semaines", a reconnu M. Le Maire. Mais "nous sommes totalement déterminés avec Pier Carlo à trouver une solution (...): l'Italie et la France sont de grands pays, ils doivent travailler ensemble, ils doivent renforcer leurs liens économiques et je suis profondément convaincu que nous y parviendrons".

"Construire de nouvelles sociétés européennes entre la France et l'Italie serait un résultat positif pour tous", a-t-il dit, estimant que "le compromis sur STX pourrait être le début d'une magnifique histoire industrielle entre nos pays".

"Les investissements italiens sont les bienvenus en France et j'espère vraiment également que les investissements français sont bienvenus en Italie", a-t-il encore dit.

Début août, le gouvernement italien a lancé une instruction pour savoir si les règles avaient été respectées dans le cadre du resserrement du contrôle du groupe français Vivendi sur Telecom Italia, avant d'en tirer d'éventuelles conséquences.

Une partie de la presse italienne y a vu des représailles de la part de Rome, même si le ministre du Développement économique, Carlo Calenda, a affirmé que cela n'avait "rien à avoir avec la question Fincantieri" et qu'il s'agissait seulement d'"appliquer les règles".

cco/fio/cj