Londres (awp/afp) - Le groupe chinois Jingye a obtenu le soutien de plusieurs syndicats en faveur de son plan de reprise du sidérurgiste en faillite British Steel, bien qu'il envisage jusqu'à 500 suppressions d'emplois au Royaume-Uni, d'après un communiqué reçu vendredi.

L'emblématique sidérurgiste à l'histoire tourmentée emploie au total 5000 personnes, dont la majorité dans son site de Scunthorpe au nord de l'Angleterre, mais aussi à Hayange en Moselle.

"La vente à Jingye se profile et nous encourageons toutes les parties prenantes" à conclure cette transaction, indique ce communiqué commun des syndicats britanniques GMB, Community et Unite, après des mois d'incertitudes sur l'avenir du sidérurgiste.

Certes, Jingye pourrait supprimer "jusqu'à 500 postes", reconnaissent les syndicats. Cependant, il est improbable qu'un autre repreneur ne fasse l'acquisition de toute l'entreprise et que "si l'accord avec Jingye n'aboutit pas, British Steel sera démantelé", font-ils valoir.

Ils ajoutent que le chinois envisage un plan d'investissement d'"1,2 milliard de livres (plus de 1,5 milliard de francs suisses) pour transformer l'entreprise et assurer son avenir". Poutant, le gouvernement britannique a reconnu mercredi poursuivre les discussions avec d'autres potentiels repreneurs, malgré les négociations en cours avec Jingye, dont le conglomérat turc Cengiz Holdings, selon The Guardian.

Le fait que les pouvoirs publics continuent à discuter laisse penser qu'un plan B pourrait être envisagé, car le rachat par le chinois soulève des interrogations. Avant Jingye, de précédentes négociations avaient échoué avec un autre groupe turc, le fonds de pension de l'armée turque Oyak. La transaction doit en outre obtenir plusieurs feux verts dont celui du gouvernement français puisque British Steel possède l'usine d'Hayange.

Le numéro deux du secteur au Royaume-Uni, derrière Tata Steel, avait été acculé à la faillite en mai faute de liquidités suffisantes et après le refus du gouvernement d'intervenir. Il avait mis ses difficultés financières sur le compte des incertitudes relatives au Brexit, qui avaient plombé la demande en acier de ses clients européens.

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