Zurich (awp) - Les valeurs du luxe Swatch et Richemont finissaient bons derniers de l'indice vedette de la Bourse suisse, jeudi en fin de matinée. Les deux groupes pâtissaient du recul des exportations horlogères, à nouveau pénalisées par Hong Kong. L'horloger biennois était aussi affecté par une décision communiquée un peu plus tôt par la Commission de la concurrence (Comco).

Vers 10h50, la nominative Richemont reculait de 1,0% à 75,46 francs suisses et la porteur Swatch de 1,4% à 270,40 francs suisses, dans un SMI en très léger repli (-0,03%).

Les exportations horlogères suisses se sont contractées en novembre, affichant un repli de 3,5% en un an, juste en dessous de la barre des 2 milliards de francs suisses.

Les analystes de Morgan Stanley jugent cette nouvelle légèrement négative pour Swatch et Richemont. Ils relèvent que les envois vers Singapour et la Corée du Sud ont bondi de respectivement 29% et 17%, compensant partiellement le ralentissement dans la Grande Chine. Ils attribuent ce rebond à un transfert des achats des ressortissants chinois, qui boudent Hong Kong.

Les experts supposent en outre qu'une poignée de marques, comme Rolex, Patek Philippe, Audemars Piguet et Omega, prennent une part de plus en plus importante dans la croissance de l'industrie horlogère.

ETA, filiale du groupe Swatch, ne pourra pas continuer de livrer des mouvements mécaniques à ses clients jusqu'à l'été 2020, moment où la Comco prendra une décision finale.

René Weber de Vontobel souligne que le régulateur rendant sa décision finale l'été prochain, cela pourrait amener à un marché libre des mouvements mécaniques en 2021.

Patrik Schwendimann, de la Banque cantonale de Zurich (ZKB), note de son côté que la décision a de quoi déplaire à l'industrie horlogère suisse, à l'exception du concurrent Selitta. Seul 0,6% du chiffre d'affaires de Swatch devrait être affecté. Mais certains clients risquent d'être confrontés à de sérieux problèmes de planification pour 2020/2021.

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