Nicolas Hayek ne décolère pas contre les banquiers spéculateurs
Par La Rédaction
Pour le patron de Swatch Group, les banquiers spéculateurs sont « des crétins » et « des malhonnêtes », qui ont « utilisé notre argent pour spéculer et s'offrir des bonus mirobolants ». La salve vise notamment les banquiers de Crédit Suisse et ceux d'UBS, d'où Nicolas Hayek a retiré une partie de ses fonds. Il entrevoit par ailleurs un début de sortie de crise au cours de la seconde moitié de l'année.
« Si UBS et CS étaient parties en faillite, nous aurions perdu plusieurs milliards de francs en cash », a expliqué Nicolas Hayek précisant que Swatch Group aurait alors été incapable de payer ses factures et ses salaires.
« Nous avons décidé de sécuriser tout cela » a-t-il déclaré. Il a ainsi transféré les fonds logés chez UBS et CS dans des établissements plus sûrs, comme PostFinance ou la banque cantonale d'Argovie.
Le retour à l'âge de raison
Concernant la santé financière de Swatch Group, son président table sur un redressement de l'activité au second semestre. « Le creux de la vague horlogère pourrait être derrière nous », estime-t-il. Tout en concédant : « Nous nous attendons à un recul des ventes durant le premier semestre ».
« Si nos projections sont exactes, et en général elles le sont, nous pourrions revenir au niveau de 2006 ou 2007. C'est un peu le retour à l'âge de raison », ces exercices là s'étant soldés par des gains records. Interrogé sur d'éventuelles opportunités d'acquisitions à saisir, Nicolas Hayek tempère : « Pour l'instant, nous n'allons pas partir à l'attaque, ni chercher activement à acheter ».
Il écarte également toute répercussion sociale de la crise sur son groupe, refusant de licencier au profit d'économies « dans l'achat de matériel, qui représente entre 30% et 40% du chiffre d'affaires ».